En publiant chez Plon « Apologie de la punition », c’est un nouveau pavé dans la mare que vient de lancer Emmanuel Jaffelin. Déjà en 2010, son « Eloge de la gentillesse », à rebrousse-poil du cynisme ambiant, avait bousculé les esprits bien-pensants. Il persistait en 2013 avec ce livre chez Flammarion « On ira tous au paradis : croire en Dieu rend-il crétin ? » Et puis aujourd’hui, il réhabilite la punition. Ce philosophe de terrain (il enseigne au lycée et est intervenu en prison) prône l’émergence d’une nouvelle éthique de gentilhomme, tout en critiquant la perte d’autorité. La fessée, dit-il, est désormais considérée comme une quasi-perversion et à l’école, l’autorité est devenue impudique. Il faut professer sans gronder… Emanuel Jaffelin décrit une société tétanisée par la peur d’humilier et qui, ne sachant plus punir, met indifféremment en prison le citoyen qui n’a pas payé ses impôts, la mère infanticide, le violeur et le psychopathe. Il faut réapprendre à punir, dit-il, car la punition est la condition de notre liberté.
Date de l’événément :
21 mars 2014
Emmanuel JAFFELIN est un jeune philosophe, une personnalité émergente très sollicitée pour des conférences ou des interventions dans les médias nationaux, devenu professeur de philosophie après une carrière en Angola et au Brésil. Il est professeur agrégé de philosophie au lycée Lakanal à Sceaux.
Pourquoi la philosophie ?
À 4 ans, il a découvert la richesse du langage. A 17 ans, c’est la diversité et la multiplicité des visions du monde chez des écrivains qui le passionne, dans leur complexité et leurs connexions. Après avoir hésité entre lettres et philo, il a choisi cette dernière par engagement, incité par la possibilité qu’elle offre d’accéder à la sagesse, un mot central pour lui. il définit la philosophie comme une invitation à établir des règles de vie qui nous rendent libres et heureux.
Pourquoi la gentillesse ?
Parallèlement à sa carrière diplomatique, il ressent le désir impératif d’écrire. Parmi ses ouvrages, « La petite philosophie de l’entreprise », « On ira tous au paradis », une « Apologie de la punition » et « Le petit éloge de la gentillesse ».
Le brésilien se définissant comme un homme cordial, il lui a semblé intéressant d’étudier cette cordialité à la fois immédiate et superficielle. A l’occasion de la journée de la gentillesse lancée par Psychologie Magazine en 2009, il a été amené à modifier ses analyses et à se pencher sur ce concept étonnamment absent des dictionnaires.
Emmanuel JAFFELIN a participé à l’écriture de l’ouvrage collectif du CERA avec sa contribution « Qui châtie bien n’emprisonne pas ! ».