Compte rendu écrit de la rencontre du CERA du 24 septembre 2024
Agnès VERDIER-MOLINIÉ - Où va notre argent ?
Bonjour à tous, merci pour votre accueil adorable et merci à vous, Jean -Michel, de m’avoir encore invité au CERA. C’est toujours un bonheur de vous retrouver. J’ai eu la chance de déjeuner avec une partie de l’équipe tout à l’heure. Et vraiment, c’est formidable ce dynamisme du CERA que je retrouve à chaque fois avec grand, grand bonheur. Alors, je vais aller vite. La situation est absolument catastrophique. Alors au déjeuner, certains d’entre vous m’ont dit il faut donner de
l'espoir. Bon alors je vais essayer mais clairement le tableau que je vais vous dépeindre n’est pas dingue et je pense qu'on en aura besoin.
On aurait pu faire beaucoup de choses pour éviter d’en arriver là. Vous le savez on s’est déjà vu ça fait des années qu’avec mon équipe de la Fondation IFRAP je me bats pour qu'on prenne conscience du fait et qu'on ne peut pas dépenser l'argent public comme ça sans compter, sans aucune corde de rappel, sans évaluation de l’efficience de la dépense par le Parlement, sans un travail de fond en fait sur cette question. Et là, maintenant, on est au tournant. Alors, le côté positif, c’est qu'en fait, on est arrivé tellement loin que maintenant, qu’il va falloir agir. Alors, soit ce sera nous, soit ce sera le FMI. Il n’y a pas mille solutions. Donc, soit on se retrousse les manches, on fait le boulot, comme d'autres pays l'ont fait, soit on attend d’être dans une situation tellement catastrophique qu'on sera obligé d’appeler à l’aide. Et là, ça peut être beaucoup plus compliqué. Alors, moi, je crois toujours qu’on peut décider nous -mêmes de faire quelque chose maintenant.
Je l’ai dit dans mon livre, Où va notre argent ? Je l’ai dit dans toutes les publications de la Fondation. On a sorti cet été en juillet un numéro sur les 30 milliards d’économies. Le plan à faire pour 2025 c’est hyper documenté. Il y a une page la page 10 vous pouvez le télécharger c’est gratuit sur le site de la fondation et on explique exactement comment on peut faire les 30 milliards d’économies qu’il nous faut pour 2025 sans augmenter les impôts parce que c’est ça le gros débat en ce moment quand vous allumez la télé vous l’avez vu. Alors qu’est-ce qu’on va bien pouvoir inventer comme nouveaux impôts en France ? J’écris un petit papier dans le Figaro là il y a quelques jours pour dire non mais attendez on ne va pas refaire le concours Lépine des impôts les plus bêtes alors qu’on est déjà les plus taxés partout.
On est les plus taxés sur le capital on est les plus taxés sur le logement on est les plus taxés sur le travail on est les plus taxés sur les entreprises. Vous êtes beaucoup d’entrepreneurs bien placés pour le savoir. On a montré qu’on avait 157 milliards de prélèvements obligatoires qui pèsent en plus sur nos entreprises par rapport à la moyenne de la zone euro. Donc c’est absolument gigantesque. C’est cinq points de plus de PIB par rapport à l’Allemagne de fiscalité qui pèse sur nos entreprises. Et en fait l’écart qu’on a avec les autres pays est entièrement payé par les entreprises. C’est incroyable. La fiscalité des ménages est mal répartie donc elle est de plus en plus concentrée en France. Mais grosso modo elle est assez comparable à celle des autres pays mais la fiscalité des entreprises tout prélèvement obligatoire confondu. Bien sûr il y a les charges aussi dedans là c’est beaucoup plus cher et notamment les charges employeurs et les taxes de production. Mais ça vous savez ça par cœur aussi, donc le combat qu’on a mené aujourd’hui c’est un combat pour empêcher la hausse des impôts et c’est très très important parce qu’on ne peut pas à la fois vouloir la réindustrialisation du pays et dire qu’on va mettre une surtaxe à l’IS. J’avais listé les pistes : tout le monde les connaît. C’est trois points de plus à l’impôt sur les sociétés. Alors on essaie depuis plusieurs années de baisser le taux d’impôt sur les sociétés et tout d’un coup on va le remonter. Ça n’a aucun sens alors même qu’on a toujours plus de 150 milliards d’écarts avec les autres pays. On essaie de baisser la fiscalité du capital pour justement inciter à investir dans l’économie etc. Et on va montrer dans une prochaine étude de la fondation qui de mon point de vue est absolument passionnante c’est qu’on n’est pas à moins de fiscalité sur le capital depuis 2017 mais en part de PIB on est à plus, on arrive à 11 % du PIB de fiscalité du capital presque 300 milliards qui en fait sont très supérieurs à ce qui se passe dans les pays comparables puisque c’est 60 milliards de plus.
Donc quand on a dans la fiscalité du capital il y a les taxes sur le stock sur l’IFI etc. il y a les taxes foncières et puis il y a le PFU le fameux PFU que certains veulent augmenter aussi, le prélèvement forfaitaire unique. On nous dit il faut absolument augmenter le PFU parce que les plus riches ne payent pas assez d’impôts sur leurs revenus du capital. Mais moi j’essaie d’expliquer aux journalistes que depuis 2017 on a augmenté les recettes de fiscalité sur les revenus du capital. On ne les a pas baissés en mettant en place le prélèvement forfaitaire unique. On les a augmentés parce qu’on a incité les gens à se verser plus de dividendes, à réaliser leurs intérêts à réaliser des plus -values. Résultat il y a eu plus de revenus du capital et il y a eu plus de recettes. On était à 30 milliards on est passé à 60 milliards. On a doublé les recettes sur la fiscalité des revenus du capital des ménages. Mais ça personne ne comprend.
Là on est en train de parler du Dutreil. Je ne sais pas si vous avez dans vos entreprises utilisé les pactes Dutreil pour passer aux générations suivantes. C’est tellement important de pouvoir transmettre dans les territoires les entreprises d’une génération à l’autre. C’est la base pour garder l’emploi pour garder les entreprises dans les territoires. Tous les pays d’Europe sont en train d’énormément évoluer là-dessus. Les Suédois depuis 2004 ils ont mis à zéro la fiscalité sur les transmissions les successions et les donations pour tout le monde pas que pour les entrepreneurs pour tout le monde. Et ce sont des socio-démocrates. Ce ne sont pas des ultra-libéraux ou je ne sais quoi qu’ils ont fait. Mais ce sont juste des personnes de bon sens qui ont dit maintenant pourquoi le fondateur d’Ikea est parti en Suisse. On aimerait bien qu’il reste en Suède et donc ils ont dit qu’on va faire à zéro pour tout le monde. Depuis ça va très bien en Suède. Ce n’est pas la catastrophe du tout. Ce n’est pas spécialement un pays encore plus inégalitaire etc. Au contraire ils ont un PIB par habitant qui est beaucoup plus élevé que le nôtre.
La création de richesses par habitant. Donc qu’est-ce qu’on peut souhaiter de mieux qu’un pays où on se transmet les entreprises où on garde les entreprises où on crée des emplois marchands ? Mais nous on est toujours dans l’idéologie.
Là j’ai lu un papier dans le Figaro tout à l’heure sur Thomas Piketty. Intéressant tout d’un coup.Ttout le monde commence à dire oui mais les chiffrages de Thomas Piketty c’est quand même pas tout à fait ça. Nous ça fait combien de temps qu’on le dit …en 2012 pendant la campagne de François Hollande. On disait plus on est pauvre plus proportionnellement on paie d’impôts en France. Mais les chiffres étaient totalement faux. C’était hors aide sociale, hors redistribution. Résultat, évidemment, si vous n’avez quasiment pas de revenus du travail et qu’on compte que sur vos revenus du travail ce que pèse la fiscalité, en comptant en plus la TVA, évidemment, vous avez des niveaux d’impôts énormes. Alors qu’on a montré, avec tous nos travaux de la Fondation IFRAP, qu’on est parmi les pays les plus généreux pour des couples ou des monoparentaux qui ne travaillent pas, qui ont des enfants etc. On arrive jusqu’à 3000 euros d’aides par mois pour des familles avec quatre enfants en France. On est on est parmi les plus généreux de tous les pays comparables. Alors certains sont un tout petit peu au-dessus de nous les Allemands sur certaines configurations avec un certain nombre d’enfants. Vous pouvez regarder sur notre site. On a comparé tous les tous les pays. C’est absolument passionnant. Alors évidemment si on ne prend pas les revenus de la redistribution alors qu’il y a 130 milliards de revenus de la redistribution sous critères de ressources et qu’on dit après combien on paye d’impôts par rapport à uniquement quelques revenus du travail. On peut dire ah bah oui il y a beaucoup plus d’impôts qui sont payés par les plus pauvres alors que c’est totalement faux. Et qu’est ce que ça va être le sport dans les prochains mois et dans les prochaines semaines ? Ça va être de trouver qui pourrait être la victime qui pourrait prendre en charge une partie de la fiscalité supplémentaire.
Donc on n’arrête pas de nous parler des riches et des supers riches. Mais alors c’est super intéressant parce que par exemple on a eu ces dernier jour le sujet du gel du barème de l’impôt sur le revenu c’est passionnant ça. Quand il y a un peu d’inflation heureusement il y a un peu moins d’inflation en ce moment, alors quand il y a un petit peu d’inflation qu’est ce qui se passeµ ? Oui on revoit les tranches du barème parce que si avec l’inflation qui passe on vous garde toujours les mêmes tranches du barème vous payez de plus en plus d’impôts et vous vous appauvrissez en fait d’une certaine manière de plus en plus parce que votre impôt gonfle mais c’est bien plus évidemment que vos revenus.
Donc là il y a un énorme sujet si vous gelez le barème de l’impôt. Certains disent ça fait 4 milliards de recettes supplémentaires. Nous on ne dit pas du tout, avec l’inflation actuelle c’est plutôt 3 milliards de recettes supplémentaires. Et puis ensuite on dit mais attendez il y aurait une revalorisation du barème pour ceux qui sont dans les faibles revenus. Et puis les travailleurs ne seraient pas concernés. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Parce que moi je regarde toutes les tranches et une tranche à 45, une tranche à 41, une tranche à 30, une tranche à 11. Quand vous regardez la tranche à 45 ça représente 67 000 ménages soi-disant qu’ils seraient les plus riches là vous allez avoir quoi. 250 millions d’euros de revenus supplémentaires quasiment rien en termes de recettes. Je vous rappelle que le déficit il est attendu dans l’ordre de 160 milliards. Donc vous voyez ce que ça pèse à rendre 250 ou 300 millions d’euros face à 160 milliards de déficit public…
Après si vous prenez la tranche à 41 en plus ça vous fait que 800 millions d’euros de recettes supplémentaires 800 millions d’euros toujours face à 160 milliards c’est peanuts ! Et si vous prenez la tranche à 30 alors là parce que dans les échos ils disent la tranche à 45 ne serait pas revalorisé la tranche à 41 et peut être même la tranche à 30. Oui c’est normal parce qu’en fait il n’y a qu’à partir de la tranche à 30 à se bouffer 1,5 milliard ou 2 milliards. Mais la tranche à 30 on y rentre à 2400 euros par mois net avant impôt. On est riche à 2400 euros net par mois avant impôt ? on est super riche sûrement. Donc il y a quelque chose de totalement lunaire dans le débat public où on a l’impression qu’il y a des réserves de richesses et des ménages. Tout d’un coup on pourrait les taxer puis ça résoudrait tous les problèmes.
Moi j’ai suivi je ne sais pas si vous avez suivi ces derniers jours l’audition de Bruno Le Maire et Thomas Cazenave donc les deux ministres de Bercy démissionnaires par Eric Coquerel à la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Ça valait son pesant d’or. Je vous assure que je ne comprends pas comment dans une grande démocratie comme la France en 2024 on peut avoir un président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale qui représente le moins la nation. Posez la question de comment ça se fait que maintenant les 500 plus grandes fortunes de France, donc beaucoup d’entrepreneurs, représentent 42 % du PIB quand on prend l’addition de tout leur bien professionnel. Donc déjà un je pose la question comment on peut additionner des biens professionnels qui est quand même du stock de biens professionnels par rapport à du PIB qui est quand même une création annuelle de richesse. Déjà j’ai un problème même avec ça mais Challenge l’a fait dans la présentation de ses 500 fortunes.
Ensuite je pose la question comment on peut considérer que parce que c’est ça qu’Eric Coquerel dit dans sa question à Bruno Le Maire mais à cause de votre politique d’allègement de la fiscalité du capital. Finalement qu’est ce qui s’est passé. Les entrepreneurs de France se sont tellement enrichis que maintenant ils possèderaient 42 % du PIB. Vous savez les 500 plus grandes fortunes de France dans Challenge ça a fait 1600 milliards d’euros mais le patrimoine des Français c’est 14 000 milliards et le patrimoine net de la France c’est 20 000 milliards. Donc déjà il faut comparer des choses avec des choses qui sont comparables. Ensuite quand vous prenez la liste des soi -disant fortunes de France il y en a forcément 500. Mais quand vous prenez que les milliardaires il y en a 147. Vous regardez qui est résident fiscal en France. Mais il y en a très peu à peine la moitié. Nous, on en compte entre 50 et 60. Et au lieu de dire à la Commission des finances mais attendez, il y a des gens géniaux, des Français géniaux qui sont milliardaires, qui ont monté des tas de boîtes et qui ont monté, qui ont créé des tas d’emplois et qui ont des tas d’usines dans le monde. Ce serait génial qu’ils reviennent un peu plus en France. Ça devrait être ca le débat à la Commission des finances. On devrait dire mais attendez pourquoi on a fait partir ces gars qui sont super, qui sont des familles entrepreneuriales extraordinaires et qui finalement pour l’heure les uns sont partis en Suisse, les autres ailleurs.
On est en train de se dire qu’on a fait trop grossir le patrimoine national. Et puis par ailleurs, une partie de ceux qui sont comptés dedans, par exemple comme le patron de Telegram, mais on ne peut pas considérer qu’il est vraiment une fortune française. Et donc tout ça est totalement hors sol. Voilà. Quand vous vous dites qu’on est en train d’aller droit dans le mur de la dette et qu’on en est encore là, dans des débats qui n’ont aucun sens, qui ne sont pas du tout constructifs pour notre avenir…
Quand j’ai vu l’autre jour, j’ai eu l’occasion de débattre de manière fortuite et inattendue avec Sandrine Rousseau, alors je peux vous dire que c’était quand même un peu le choc des cultures, Je me suis permis de lui rappeler qu’elle avait dit cet été, vous en souvenez ? que pour résoudre le problème de la dette fallait aller chercher l’épargne des Français. Vous en souvenez ? Elle m’a dit que non elle ne l’avait jamais dit. Sauf que en réalité qu’est ce qui est en train de se passer en ce moment. On a un taux d’épargne qui est hyper élevé chez nos ménages. On a un attentisme énorme chez nos entreprises parce que tout le monde se dit, mais à quelle sauce on va être mangé. Donc on n’est pas du tout en train de se dire tiens je vais investir tiens je vais embaucher tiens je vais m’acheter quelque chose de cher etc. On se dit plutôt attends je vais thésauriser un peu je vais attendre de voir comment ça se passe etc. Donc on est en train de faire caler l’économie avec tous ces débats complètement obsolètes parce qu’il n’y a aucun pays où on est en train de se dire qu’elle est riche on va couper la tête pour pouvoir résoudre le problème du déficit. Il n’y a que chez nous qu’on est en train de faire ce débat là en permanence et je l’ai vu. J’étais à Annecy il y a deux jours au Medef et je vois des entrepreneurs quasiment tous les jours qui me disent qu’ils sont catastrophés par la tournure que prend le débat public en ce moment. Comment est-ce que les entrepreneurs de France peuvent dire on est prêt à payer plus d’impôts avant même d’avoir vu la loi de finance avant même d’avoir entendu le discours de politique générale. Mais ce n’est pas possible en fait c’est absolument impossible. Là je suis en train de rédiger un papier pour la presse que je suis en train de corriger et je suis intervenu hier matin sur Europe 1 et aussi sur CNews sur le sujet pour dire mais ce n’est pas des contreparties. Oui il faut les exiger mais vous pensez bien que Bercy ne va pas téléphoner aux entrepreneurs en disant attendez j’ai prévu ceci ça vous plaît. Donc maintenant il faut qu’on rentre dans un bras de fer un véritable bras de fer entre les agents économiques de ce pays et ceux qui sont décisionnaires dans nos administrations pour à un moment couper le robinet de la dépense qui est ouvert mais de manière complètement démesurée depuis le Covid. Il faut bien dire les choses telles qu’elles sont.
Là, j’étais au téléphone avec un journaliste juste avant de venir parce que le téléphone n’arrête pas de sonner parce que hier soir, à 22 heures, on m’appelle en me disant on attend un dérapage du déficit mais beaucoup plus grave que ce qui est prévu. Ce ne serait pas 5 ,6 ce serait déjà plus de 6 % dès cette année. C’est à dire en gros 50 milliards de plus que ce qui a été voté pour cette année à l’Assemblée nationale l’année dernière en loi de finance initiale. Un dérapage de 50 milliards un truc qu’on n’a jamais vu hors crise c’est à dire quand il y a une méga crise qui arrive ok. Mais là il n’y a plus de pilotage des finances publiques en fait plus aucun pilotage. On n’a pas eu de loi de finance rectificative on aurait dû en avoir au moins une voire deux depuis le printemps dernier on n’y voit rien en exécution on ne sait pas du tout où on va être en dépenses et on a d’énormes problèmes de récupération de la recette fiscale.
Vous l’avez entendu ils s’attendent à 10 milliards de moins sur l’impôt sur les sociétés et 4 milliards de moins sur l’impôt sur le revenu. En tout une baisse de 30 milliards de la recette fiscale. Et encore ça c’est quelque chose qui était prévu il y a un mois. C’est peut-être encore pire que ça. Et tout ça parce qu’on a créé un climat totalement délétère dans notre pays depuis la dissolution. Il y avait déjà une période qui n’était pas forcément une période facile…mais là, avec tout ce qui s’est passé, qu’est -ce qu’ont ont pensé les gens ?
Forcément, quand on se dit qu’on va avoir le nouveau front populaire au gouvernement, ça ne donne pas envie de faire des super projets. Vous êtes d’accord ? Quand on vous dit que vous allez être taxé à 90 %, quand vous aurez des successions à plus de 12 millions, l’État prendra 100 %. On va revenir sur la réforme des retraites, ça coûte 50 milliards, on ne sait pas comment on va financer, mais ce n’est pas grave. Et on se dit on va vers la faillite et donc ça ne donne pas envie. Et moi je l’ai dit au moment où il y avait le débat des législatives vraiment je n’ai pas pris de gant là-dessus. Nous on avait chiffré à 250 milliards de dépenses supplémentaires par an à l’horizon 2027. Le programme du Nouveau Front populaire c’était la catastrophe financière assurée. On est déjà dans une situation extrêmement difficile mais là c’était pire. C’est à dire qu’on n’avait plus de 150 milliards de déficit mais on allait vers les 300 milliards de déficit annuel.
Et alors il y a quelque chose qui m’épate moi dans le débat public. C’est que personne ne leur pose la question de comment ils trouvent l’argent sur les marchés pour financer tout ça. Parce que vous croyez vraiment que les marchés vont dire attendez je vais vous prêter 500, 600 milliards cette année. Vous savez tous les calculs qui sont en train d’être faits pour 2025 ? c’est qu’on va avoir besoin de 345 milliards à emprunter sur les marchés. On sera le premier emprunteur de toute la zone et on commence à emprunter plus cher en ce moment que la Grèce à 5 ans. On emprunte à 2,48 % quand les Grecs empruntent à 2,40 %. Alors pendant des années on a dit les autres mais non mais nous on est trop gros, ca ne nous arrivera pas. Une crise de la dette ça peut arriver à tout le monde. On n’est pas … comment dire…protégé par notre statut ou notre nom ou notre réputation , au contraire.
Alors il y a une chose qu'on fait bien c’est prélever l’impôt. Ça oui c’est quelque chose que les marchés nous reconnaissent et qu’on est très très bon pour prélever l’impôt. Sauf que depuis la dissolution moi ce que j’entends et je sais pas si dans les territoires ici c’est pareil,mais je pense pas, parce que je pense que ici vous avez une vision encore plus patriote. Mais les avocats fiscalistes à Paris qu’est ce qu’ils font depuis le mois de juin des dossiers pour les entrepreneurs et les hauts patrimoines ? Comment est ce qu’on pourrait partir ailleurs fiscalement parce que tout le monde se dit est ce qu’on peut rester ? est ce qu’on va rester ? est ce qu’on peut continuer à développer des entreprises à investir dans un pays comme la France avec tout ce qu’on a évoqué depuis tout à l’heure ? Et c’est une vraie question une question presque viscérale . Est ce que est ce qu’un pays comme la France va continuer à aimer ses boîtes ses entrepreneurs ?
Et je pense que ce serait le moment aujourd’hui de dire mais attendez on va tout faire pour avoir une fiscalité au service des entreprises au service de la création d’emplois au service de la création de valeurs ajoutées marchandes ! Si on ne crée pas plus de valeurs ajoutées marchandes le problème est sans fin. On ne peut s’en sortir par le haut qu’en créant de la croissance plus de croissance qu’en créant plus de richesse. J’ai laissé quelques numéros de l’étude à l’entrée ou on a travaillé sur un sujet qui n’intéresse absolument personne peut -être ça va vous intéresser ? C’est comment notre PIB est trop peu constitué finalement de création de valeurs ajoutées marchandes ?
Il y a quelques années on parlait souvent du PIB marchand etc mais maintenant on n’en parle plus jamais. Qu’est-ce que ça veut dire le PIB marchand ? C’est la richesse qui est créée vraiment dans nos entreprises. Il n’y a que 69 % de notre PIB qui vient en fait de création de richesses marchandes et donc on est très faible par rapport aux autres pays en en Europe qui sont à 74 % en moyenne. Si on avait la même création marchande de valeurs ajoutées dans l’industrie que les Allemands, ça nous ferait 240 milliards de PIB par an de plus et ça nous ferait 100 milliards de prélèvements obligatoires en plus. La porte de sortie elle est là. C’est la création de richesses dans nos boîtes. C’est la seule chose qui peut nous permettre de finalement ne pas nous enliser dans cette espèce de crise de la dette qu’on est en train d’appréhender. Le problème c’est qu’il faut changer de modèle en fait. Alors là pour 2025 nous on a chiffré toutes les économies. Je vous en parlais tout à l’heure ce n’est pas des économies intelligentes. Ce sont des économies bêtes mais on est obligé de faire des économies bêtes quand on fait des économies à trois mois. Là il nous reste trois mois avant le début de l’année en gros de l’année prochaine. Vous croyez que c’est le temps des réformes systémiques etc. ? Pas du tout. Là, on n’est pas en train de se dire qu’on va réorganiser la France, décentraliser, recentrer l’État sur ses missions régaliennes, dédoublonner, réduire les dépenses de la complexité administrative et des cofinancements, de l’enchevêtrement des compétences et tout. Ça, on ne peut pas le faire en trois mois. Ce n’est pas possible.
Donc là, c’est ce que j’expliquais aux journalistes que j’avais au téléphone depuis la salle d’à côté. Il faut prendre des décisions, comment dire, simples, faciles à faire comprendre. Il faut geler, geler la dépense le plus possible, c’est -à -dire ne pas augmenter les aides sociales. Voyez, on a regardé à la Fondation IFRAP depuis 2010. C’est passionnant. On a revu, remonté, on appelle ça indexé, c’est -à -dire augmenté du niveau de l’inflation les aides sociales plus que l’inflation. En fait l’inflation depuis 2010 en moyenne elle est autour de 1.6% et notamment le RSA par exemple il a été revalorisé en moyenne de 2.3% par an. Donc on a plus revalorisé les aides sociales qui sont non contributives. C’est à dire qu’on n’a pas cotisé pour et qui sont versées sous critères de ressources. C’est à dire on a moins bien revalorisé les pensions que les aides sociales. C’est absolument incroyable ce qui s’est passé ces dernières années.
Donc comment on peut faire ? on dit on gèle l’ensemble des aides sociales ça fait 3 milliards d’euros d’économie en 2025. Ce n’est pas rien 3 milliards d’euros d’économie. Si vous dites je gèle les dépenses de rémunération publique on ne revalorise pas les salaires publics du tout et on ne fait pas d’augmentation à l’avancement. C’est à dire qu’on dit cette année vous ne changerez pas de salaire. Ça fait 8 milliards. Ce n’est pas rien. Ce n’est pas une paille. C’est beaucoup par rapport aux 30 milliards.
Si on dit les pensions, on a cotisé toute sa vie pour y avoir droit donc c’est normal d’indexer. Mais le problème c’est que là on n’a pas les moyens d’indexer en début d’année. Alors on dit on index en fin d’année. Eh bien rien que ça, ça nous fait 6 à 7 milliards d’euros d’économie. Est-ce que vous ne croyez pas que les Français sont capables de comprendre qu’on leur dise là on va vers une crise de la dette si on ne fait pas quelque chose tout de suite, et on ne peut pas augmenter les impôts parce que si on augmente les impôts dans le pays qui est déjà le plus taxé de tous les pays comparables ça n’apportera rien, il n’y aura pas de recettes supplémentaires. Een fait ça n’apportera que du désagrément c’est à dire des incitations à l’investissement fermeture d’entreprises, délocalisations, départ fiscaux de nos entrepreneurs et ce serait une catastrophe pour la France. Si on explique que en gelant tout sur un an et en faisant 30 milliards d’euros d’économies, en baissant un peu les subventions aux associations de 10 %, (il y a 30 milliards de financement de subventions aux associations), je peux vous assurer qu’il y a énormément d’associations qui ne déposent pas leurs comptes, qui n’expliquent pas du tout comment ils dépensent l’argent public et ce n’est pas du tout visser les dépenses.
En l’occurrence, Vous pouvez très bien faire 1 ,6 milliard d’économies sur 30 milliards. Ce n’est pas énorme et ça ne changera rien ensuite sur le niveau de qualité de ce que font les différentes associations de par leur objet social. Si on fait tout ce travail de manière juste, équitable, etc.,
Il y a aussi l’absentéisme dans le secteur public qui est énorme, qui coûte aussi cher que dans le secteur privé alors qu’il n’y a que de 20 % des gens qui travaillent dans le secteur public. C’est 16 milliards. Il y a autant de dépenses d’absentéisme public que privé. Normalement, on devrait au moins avoir 7 milliards de moins que ça dans le public. Si vous baissez le taux de remplacement quand vous êtes malade des agents du public, vous le mettez à 90 % du salaire. Ce n’est pas une catastrophe. Déjà, ça vous fait un milliard d’économies. Vous mettez à 80, ça vous fait encore plus de milliards d’économies.
Il y a des tas de choses à faire et les milliards, vous les voyez tous les jours autour de vous mal dépensés. Les doublons l’enchevêtrement des compétences, la complexité, l’ensemble des normes qui tombent en permanence à la fois sur les ménages et sur les entreprises etc. qui coûtent extrêmement cher y compris aux collectivités locales parce que les normes s’appliquent aussi aux collectivités locales.
Ces dernières années c’est 16 milliards de normes qui sont tombées en plus sur les collectivités locales à cause de lois qui ont été décidé. Je ne vais pas revenir sur les ânes, les ZFE, les DPE, etc., etc. Mais toute la loi climat résilience qui nous coûte des milliards sans pour autant être sûr que ça a aura vraiment un impact si intelligent que ça sur l’environnement.
À la fin, on peut se dire qu’on a tous les moyens de baisser la dépense. La question, c’est est ce qu’on va avoir envie de le faire ?
Et vous avez vu la prise de position du MEDEF ces derniers jours est assez intéressante. Je ne sais pas si vous avez vu ce qui a été dit que finalement, les entreprises étaient prêtes à payer plus d’impôts, mais à condition d’avoir des économies en face. Alors là, ils ont sorti quelques idées d’économies, mais franchement, ce n’est pas des économies pour 2025. Récupérer la fraude sociale sur les cotisations 13 milliards, vous ne les récupérez pas en 25. Vous ne les récupérez pas tout de suite. Ce n’est pas possible parce que ça demande de mettre en place des mesures beaucoup plus long terme. Donc, peut être que vous pouvez imaginer récupérer un milliard, mais pas 13. Donc aussi il faut de la cohérence dans la réponse des acteurs économiques et dans leur chiffrage. Il faut absolument quelque chose de solide. C’est pour ça que nous on a publié cette étude parce qu’on s’est dit si nous on ne fait pas ce travail de documenter les 30 milliards d’économies de 2025. Mais qui va le faire ? Nous sommes les seuls quasiment à avoir dit à la Fondation IFRAP depuis des années maintenant, il faut arrêter de dépenser sans compter et identifier les économies.
Après, on est en train de préparer une autre étude parce que ça, c’est que pour 2025. En fait, d’ici 2027, il va falloir faire 110 milliards d’économies. Encore une fois, si on ne veut pas augmenter les impôts et là, le gouverneur de la Banque de France, je trouve, est aussi trop ouvert à la hausse d’impôts. Il faut arrêter avec cette histoire de justice fiscale, etc. etc. . Quand le gouverneur de la Banque de France, il dit qu’il faut trois un quart de baisse de la dépense et un quart de hausse d’impôts. Nous on dit non il faut il faut quatre quarts de baisse de la dépense. Non mais clairement il faut arrêter de continuer à taxer. Si taxer plus donnait des résultats pour réduire le déficit ça aurait marché depuis longtemps.
En fait ce qui est paradoxal c’est qu’il y a des grands esprits parisiens qui se penchent là-dessus tout le temps, ils sont très très intelligents. Et ils disent ah oui alors c’est vrai, alors Sarkozy bah oui il a augmenté les impôts et puis après Hollande il a augmenté aussi puis après il les a baissés. Et puis après, Macron il a continué à baisser mais maintenant il faudrait qu’il les remonte. En fait c’est ça, tu baisses l’impôt tu le montes, tu baisses l’impôt tu montes. En fait tu tu ne baisses pas la dépense tu as plutôt tendance à la monter. Et résultat tu fais quoi ? tu creuses le déficit et donc à la fin après avoir baissé l’impôt de 2.1 points par rapport au PIB mais comme il (Macron) n’a pas engagé des baisses de dépenses par derrière on fait on a quoi ? on a du déficit et derrière on a quoi ? un effet boomerang avec des hausses d’impôts qui s’annoncent si on ne fait rien sur la dépense.
Donc on tourne en rond dans le pays le plus taxé en train de se dire mais qu’est-ce qu’on va faire et à chaque fois on retombe sur quoi ? sur le levier fiscal.
Et ce n’est plus possible et c’est pour ça que moi j’encourage l’ensemble des entreprises de ce pays, et je ne dis pas le patronat parce que je trouve que ça va beaucoup plus loin que le patronat. C’est l’ensemble des entreprises à dire maintenant tant que vous ne nous avez pas dit où est ce qu’on coupe où sont les économies et que vous n’êtes pas engagé dessus.
On est sur une période aussi de gel. On arrête d’embaucher on arrête d’investir et puis on attend de voir ce qui va se passer parce que je pense que c’est comme ça que notamment sous François Hollande ça a débloqué la situation. Il y avait quoi ? Qu’est ce qui s’est passé au moment du ras le bol fiscal ? Pas d’embauche, pas d’investissement. Résultat, la croissance, il n’y en avait pas. Et résultat, il y a eu le CICE et le pacte de responsabilité. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu la compréhension que la dynamique, elle se faisait par l’entreprise.
Donc je pense que c’est le temps du bras de fer qu’il faut qu’on fasse aujourd’hui et pas le temps de la petite discussion gentille. Vous savez, quand la CGT fait grève à la SNCF, tout le monde trouve ça super non mais à la radio à la télé on dit voilà xième grève à Noël. Oui mais c’est vrai ils ont des revendications etc etc.
Moi je crois qu’il est temps de dire les choses telles qu’elles sont. On ne peut plus. On ne peut plus augmenter l’impôt. Maintenant il faut faire différemment et on ne peut plus continuer à dépenser sans compter avec une productivité hyper faible dans les services publics. Nous on avait chiffré le manque de productivité dans les services public nous coûte 34 milliards d’euros par an. Ce n’est pas rien. C’est très cher ! Les doublons de compétences et l’inorganisation administrative de la France c’est 70 milliards de coûts supplémentaires par an.
Oui il y a des coûts partout qu’on peut couper sauf que évidemment c’est plus facile quand on est politique de dire je vais dépenser plus que je vais dépenser moins. Alors moi, il y a beaucoup de gens autour de moi qui m’ont dit mais en fait, on ne l’a jamais fait en France, on ne sait pas faire.
J’étais sur BFM Business il y a une semaine et on me dit mais en fait, on ne sait pas faire. Alors là, moi, je ne suis pas d’accord. Déjà, on a des entrepreneurs qui savent très bien faire. Donc, si on avait voulu, on peut très bien faire venir une petite équipe d’entrepreneurs et dire voilà. Maintenant, qu’est-ce que vous feriez pour redresser les comptes ? Ça marcherait très bien. En six mois, ils auraient trouvé des solutions certainement très pertinentes. Et puis, j’ai regardé ce qui s’est passé à la Banque de France, par exemple. Justement, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, depuis 2015, il a baissé son budget en valeur. C’était plus d’un milliard. Maintenant, en 2015 et en 2021, c’était 850 millions d’euros. Si on applique la même chose, la même baisse sur l’ensemble des dépenses publiques de la France, c’est 300 milliards de baisse. Ah oui, ça existe. Ce n’est pas impossible.
Vous m’avez demandé de donner de l’espoir. Ce n’est pas impossible. Il n’y a aucune raison qu’en France, on ne soit pas capable de baisser la dépense. En fait, c’est ça. Ça, c’est une fausse nouvelle qui voudrait dire que nous, on n’est pas capable. Il y a aussi autre chose. On me dit mais aucun pays n’a fait ça. Alors avec mon équipe, on a regardé tous les pays, les Pays -Bas, l’Allemagne, la Suède, le Portugal. Chaque fois qu’on a regardé un pays et on a regardé s’ils avaient à un moment baissé en valeur l’ensemble de leurs dépenses publiques, quasiment tous un an ou deux depuis les années 90. À un moment, ils ont baissé en valeur et ensuite ils ont maintenu au même niveau en valeur la dépense. Donc ça existe. Ce n’est pas impossible. En plus ça existe en France des organisations publiques qui arrivent à le faire et ça existe à l’étranger en termes de dépense totale de geler. Vous voyez entre 2022 et 2023 on a dépensé 56 milliards de plus d’une année à l’autre. Vous avez trouvé qu’on avait des services publics incroyablement meilleurs ? Non pas du tout à aucun moment.
Par ailleurs je pense qu’il faut faire très attention à ne pas tomber dans un piège parce que notamment Sandrine Rousseau son gros truc c’est de dire il y a plein d’aides aux entreprises. Alors qu’est-ce que c’est les aides aux entreprises ? Vous qui êtes beaucoup d’entrepreneurs vous savez bien que dans les aides aux entreprises c’est quoi ? C’est des allègements de charges et des allègements d’impôts qui en réalité permettent juste de survivre parce que si on enlève tous les allègements de charges et d’impôts qu’il y a dans les aides aux entreprises, ca fait 130 milliards de fiscalité et de prélèvements obligatoires en plus pour nos entreprises alors qu’on a déjà 150 milliards d’écart avec les autres.
Voyez on aurait presque 300 milliards d’écarts avec les autres pays de fiscalité supplémentaire. On serait à 19 points de PIB. Mais est ce qu’on pourrait s’en sortir ? Non. Donc en fait les allègements ils sont juste là pour dire je vous rends un peu quelque chose pour que vous gardiez quand même un petit peu la tête hors de l’eau. Mais c’est tout. Donc est ce que quelqu’un le comprend ça ? Dans le débat public on brandit toujours ce chiffre 150, 160 milliards d’aides aux entreprises etc. On a l’impression que c’est des subventions. Ce n’est pas des subventions, c’est juste de l’argent qu’on prend en moins aux entreprises. C’est des taxes en moins. Ce n’est pas des cadeaux.
Quand on regarde des subventions, je l’ai fait avec mon équipe et c’est passionnant. Il y a un rapport de l’IGF qu’a sorti l’Inspection générale des finances dans les revues de dépenses, que Bercy avait réclamé ces derniers mois qui portent que sur les aides aux entreprises. Ils ont fait des focus. Alors avec mon équipe on regarde on dit mais attends c’est marrant ça sur les 18 milliards qu’ils ont étudiés, il y en a 16 qui sont des subventions aux entreprises publiques. Alors on commence à chercher puis on dit attendre on va expertiser la totalité des 30 milliards. Plus de 80 % des subventions sont versées à des entreprises publiques ou des missions de services publics. Donc ce n’est pas du tout des aides aux entreprises. Ce n’est pas du tout des subventions. J’ai fait plusieurs émissions là-dessus pour dire en fait il n’y a il n’y a pas d’aide aux entreprises en France il y a soit des subventions à des entreprises publiques soit des taxes en moins ou des prélèvements en moins qu’on prend à nos entreprises pour éviter qu'elles ne fassent faillite.
Tout simplement voilà la réalité des choses mais même des politiques comme David Lisnard par exemple disait qu’il y avait trop d’aides aux entreprises et c’est le sport national de dire ça alors on dit bah oui il faut trouver des milliards ….
Bah non en fait il n’y a pas de possibilité ou alors on supprime des subventions à la SNCF. Ça ça ne nous gêne pas mais peut-être ce n’est pas ça que Sandrine Rousseau avait compris, mais ça on ne sait pas trop.
Donc le sujet maintenant c’est de se dire comment faire passer ces messages. Moi vous le savez avec mon équipe je travaille sur ces sujets depuis pas mal d’années et j’étais très frappée de voir que la dissolution est intervenue à un moment où on travaillait très bien avec les équipes de Matignon et de Bercy pour préparer ce programme de baisse de 30 milliards de dépenses et mon avis c’est qu’il y a énormément de déterminants budgétaires dans la décision de la dissolution beaucoup plus que tout ce qu’on a dit. Le président de la république s’est dit qu’en fait assumer ses 30 milliards d’économies alors qu’il a toujours dit qu’il n’augmenterait pas l’impôt. Il n’était pas sûr de vouloir l’assumer finalement tout seul avec sa majorité qui n’en était pas une mais qui était quand même une sorte de majorité relative. Donc là il y a un vrai sujet. Au moment où on est face à l’obstacle tout d’un coup alors que nous on était en train de travailler sur ces questions qu’on avait des échanges permanents avec Matignon notamment et l’équipe de Gabriel Attal qui était vraiment focalisée là-dessus puisqu’ils avaient dit qu’ils n’augmenteraient pas l’impôt. Ils étaient vraiment en train de chercher des économies. Ils savaient qu’on était dans une situation catastrophique budgétairement. Vous allez me dire oui mais c’est les mêmes qui en 2023 ont décidé au mois de juillet d’augmenter le point d’indice des agents de 1,5 point et de faire bondir de presque 10 milliards les rémunérations des agents publics entre 2022 et 2023.
Bah oui c’est vrai c’est absolument incompréhensible. Quelle boîte aurait voté un budget prévisionnel et aurait décidé tout d’un coup d’augmenter de 1,5 point l’ensemble de ses salariés pour 9 milliards de dépenses supplémentaires par rapport à l’année d’avant alors que ce n’était pas budgété ? Personne.
Ce n’est pas possible si ça se voit nulle part. C’est même grotesque en fait. Comment on peut faire ça dans un pays comme la France 67 millions d’habitants 1 600 milliards de dépenses publiques.
Oui mais depuis, ça avait été largement dégelé. Et puis et puis il n’y a pas que ça. Non mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi que quand on jette le point d’indice ça ne gèle qu’une partie.
L’avancement le GVT existe et l’avancement coûte aussi des milliards. Et par ailleurs si vous jetez le point d’indice mais que vous donnez des primes. Il y en a eu plein des primes nouvelles qui ont été inventées ces dernières années. On n’a jamais autant dépensé en milliards qu’en ce moment sur la masse salariale. On est à 357 milliards de masse salariale publique. C’est gigantesque. On a embauché, depuis 2017, 170 000 personnes. On avait dit qu’il y aurait 120 000 postes supprimés. Vous vous en souvenez, en 2017 ? On a augmenté de 170 000.
On avait entendu qu’il fallait quand même réduire le poids de la masse salariale publique par rapport au PIB parce qu’on est deux points au -dessus des autres pays. A peu près 40 milliards de masse salariale supplémentaire en moyenne par rapport aux autres pays. On n’a rien vu de tout ça. Là, on n’arrête pas de dire que la dette supplémentaire, c’est à cause des retraites. Mais ce n’est pas que les retraites. En partie, les retraites des agents publics, en partie, les rémunérations des agents publics qui ne sont pas du tout contrôlées assez. Et on a vu les questions de productivité et d’absentéisme, notamment depuis le Covid. On a un absentéisme du public qui a bondi.
Nous, on travaille sur les bilans sociaux, les rapports sociaux uniques des collectivités locales. On n’a jamais vu des chiffres comme on a vu depuis le Covid, avec parfois 60 jours d’absence en moyenne par agent et par an dans certaines grandes villes de France. En plus des congés payés et des RTT et tout ça… et des jours fériés. Donc non mais il y a des journalistes étrangers qui sont venus parfois m’interroger sur certains chiffres mais ils me disent mais c’est possible ça parce qu’ils me disent quand on additionne ça fait 95 jours. Je suis désolée.
C’est les chiffres parce qu’ils travaillent souvent sur des chiffres des chambres régionales des comptes et ils me disent mais comment c’est possible ? Je leur explique comment on peut arriver à autant de jours d’absence parce qu’ils ont l’impression que c’est quasiment toute l’année. Mais ça, qui en parle ?
Nous ça fait des années qu’on en parle parce que vous pouvez embaucher des tas d’agents publics. Mais si derrière, il y a zéro productivité, la qualité du service public, elle ne suivra pas. Donc là, nous, on est en train d’essayer de calculer justement ce coût du manque de productivité. C’est très compliqué à faire. Je ne suis pas sûre qu’on y arrive d’ailleurs véritablement. Mais une estimation qu’on a, c’est ce que je vous disais tout à l’heure, c’est à peu près une trentaine de milliards. Mais une trentaine de milliards, ce n’est pas rien. C’est gigantesque. Donc oui, c’est vrai, on a des retraites plus chères qu’ailleurs. Mais en grande partie, c’est parce qu’on a des retraites publiques qui sont beaucoup plus chères.
On avait appliqué le mode de calcul du privé sur 4 000 agents de l’État. On arrivait à une différence de 20 % d’écart de pension une fois arrivé à la retraite, hors primes et primes comprises de 7 %. C’est gigantesque pour des carrières identiques, c’est -à -dire un prof dans le privé sous contrat versus un prof dans le public avec la même carrière.
Vous savez bien d’ailleurs que les professeurs du privé sous contrat ils n’ont pas du tout le même niveau de pension que les professeurs du public. Donc mais quelle est la légitimité de cet écart ? Il n’y en a aucun en fait il n’y a aucune légitimité en la matière.
Donc on a sous nos yeux toutes les économies possibles avec la convergence des modes de calcul entre public et privé sur les retraites. C’est sûr que ça met du temps à rapporter des milliards. Ça ne ferait pas 20 milliards ou 15 milliards tout de suite. Ce serait 15 milliards à l’horizon 2050.
Vous savez quand vous dites aux marchés financiers je vais faire un effort pour faire converger les modes de calcul public privé, ça peut les rassurer aussi ! C’est -à -dire que là en ce moment qu’est -ce qu’ils voient les marchés financiers sur la France ? C’est pour ça qu’on emprunte plus cher que la Grèce à 5 ans. Ils voient qu’on ne fait rien et qu’on n’essaie pas du tout de rétablir un équilibre primaire, qu’on n’essaie pas du tout finalement de travailler plus.
Dernièrement on commence à se dire que tiens ce serait normal que les gens qui sont au RSA soient inscrits à Pôle emploi pour chercher un travail. Mais ça a mis du temps mais c’est un truc tout bête. Il n’y a que 40 % des gens qui touchent le RSA qui sont inscrits à Pôle emploi…
J’écris ça dans pas mal de mes livres et puis j’ai débattu avec Olivier Dussopt quand il était ministre du Travail. Je lui dis ce n’est quand même pas possible vous êtes obligé à un moment de dire tous les gens qui sont au RSA sont obligés de s’inscrire à Pôle emploi c’est un minimum non ?
Alors il me dit oui mais ça va faire monter la catégorie A alors je dis bah oui mais monsieur le ministre à un moment en fait ils sont chômeurs aussi ces gens-là. Je comprends bien que vous n’ayez pas envie de les compter et alors vous allez faire comment ? On va inventer des nouvelles catégories ? Moi je croyais que c’était une blague mais en fait j’ai lu un papier dans les échos cette semaine peut -être vous l’avez lu ? Ils sont en train d’inventer les catégories G et A, je crois. Ouais, un truc comme ça, non, F et G, je crois. Et donc, pour pas qu’ils soient en catégorie A, mais c’est lunaire.
Et alors, pourquoi est -ce que nous, on a un chiffre du chômage qui a l’air si génial, alors qu’on voit bien tous qu’on a d’énormes problèmes pour recruter, etc., etc. etc. Enfin qu’en fait ce n’est pas exactement ce qu’on croit. Mais en fait il y a 2 millions de personnes dans le halo du chômage dont beaucoup sont à Pôle emploi ou à la HAS (L’allocation adulte handicapé).
Mais ces personnes ne sont pas comptées comme chômeurs parce que soit ils ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour travailler soit ils n’ont pas cherché dans les quatre semaines antérieures activement un emploi. Aux Pays -Bas, au Danemark ou en Allemagne les mêmes personnes, elles seraient obligatoirement comptées comme chômeurs parce qu’elles seraient obligées de chercher un emploi et automatiquement inscrites à Pôle emploi et obligatoirement disponibles dans les 15 prochains jours pour bosser.
Sauf que nous, c’est tranquille. Il n’y a pas d’obligation. Donc, on n’est pas comptés comme chômeurs. On est dans le halo du chômage, 2 millions de personnes. Vous additionnez le halo du chômage et le chômage, on est à 11 % de chômeurs. Les Allemands, quand vous additionnez le halo du chômage et du chômage, ils sont à 7 %. Vous voyez, c’est un petit écart…
Mais finalement, nous, quand on va les remettre dans les catégories, ah ben non, il ne faudrait quand même pas les compter... une manière de mettre les choses sous le tapis.
Alors, il y a eu des bonnes choses parce qu’on a augmenté le taux d’emploi, etc., etc. Mais ça ne suffit pas. Il faut aller plus loin. Le travail doit être la règle. Tous ceux qui peuvent doivent travailler parce que c’est comme ça qu’on crée de la richesse.
Désolé Jean -Luc Mélenchon, ce n’est pas en travaillant à 30 ans en ayant eu avant une indemnité d’existence et en finissant à 60 ans que on crée de la richesse dans un pays. Ce n’est pas possible. En fait il n’y a aucun pays qui peut avoir derrière, un modèle social en or massif comme le nôtre. Ou alors il faut qu’on dise clairement aux gens on ne bosse pas mais on n’a pas de retraite et puis on n’a pas de chômage et puis on n’a pas l’hôpital remboursé etc. etc.
Ça ne peut pas être tout le beurre et l’argent du beurre en fait. Ce n’est pas possible. Je pense qu’on est en train dans l’opinion publique d’avoir une évolution sur ce sujet. En tout cas moi je le ressens parce que pendant des années beaucoup de journalistes de la télévision publique ou la radio publique disaient, mais attends on ne va pas parler d’économie etc.
Maintenant j’allume France Info et j’entends un matin il va faire faire des économies. Donc le travail qu’on a fait à la Fondation IFRAP depuis des années il commence à payer. Les gens commencent à comprendre ils sont inquiets pour la dette et ils disent mais on ne peut pas continuer comme ça et puis en fait on ne peut pas augmenter l’impôt uniquement pour les très riches ça ne suffira pas etc etc. Il commence à avoir des bons réflexes. Je ne dis pas que c’est parfait. Mais je suis certaine que si on faisait demain un référendum pour dire qu’est -ce que vous préférez : on baisse la dépense ou on augmente les impôts ?
Les gens voteraient massivement pour baisser les dépenses J’en suis absolument persuadée parce qu’ils voient bien que ça ne fonctionne pas le matraquage fiscal à la Piketty et à la Mélenchon, ca ne marche pas. Moi j’ai de l’espoir, et c’est pour ça que je me bats tous les jours, parce que je peux vous dire que si je n’avais pas d’espoir, j’aurais arrêté depuis longtemps de faire ce que je fais. Ça n’a pas de sens sinon.
Dans les jours qui viennent, on va voir tous les ministres de Bercy. On va voir Matignon. On va voir les parlementaires. Et qu’est -ce qu’on va faire ? On va leur expliquer tout ça. Et on va leur dire qu’il y a des solutions. Et on va leur dire qu’il faut aller dans cette direction d’économie à court moyen long terme et de feuille de route pour rassurer les marchés. Parce que nous, on n’est pas pour le chaos. Aucun d’entre nous n’est pour le chaos. Dans cette salle, on est pour une France
qui gagne. On est pour une France d’entrepreneurs qui crée des choses formidables, qui exporte, qui produit. On n’est pas pour une France qui perd et une France qui s’enfonce. On a envie que nos enfants continuent à vivre dans ce pays qui est magnifique avec des gens très talentueux.
Pourquoi je dis ça parce que l’été dernier on avait la possibilité de dire l’année prochaine on n’aura pas de budget et les marchés vont peut -être déjà attaquer parce qu’on ne pourra pas dire pas de budget, pas de possibilité de lever l’impôt, pas de possibilité de financer etc.
Et derrière on aurait peut -être déjà eu une montée des taux sur la dette incroyable. Nous, on n’a pas fait ça, on a dit on va rassurer, on va regarder tous les outils qu’on a et dans la loi organique des lois de finances pour vraiment dire bah oui il y a des possibilités pour avoir quoi qu’il arrive un budget au 1er janvier 2025 et ça va être compliqué parce que le gros défi de ce gouvernement avant
toute chose c’est faire atterrir ce budget 2025 et le faire atterrir dans des conditions correctes.
Je vais vous dire l’espoir que j’ai aussi c’est que finalement les politiques vont tellement s’annuler les uns les autres avec leurs lignes rouges dans un sens dans un autre que la seule chose qu’on va pouvoir faire c’est qu’on pourra reconduire les impôts de 2024 sur 2025 sans toucher en fait véritablement le levier fiscal parce qu’ils trouveront jamais d’entente et que la seule chose qu’on pourra faire derrière c’est geler la dépense.
Et moi mon espoir il est là. C’est qu’à un moment finalement les difficultés politiques fassent émerger une solution technique budgétaire qui nous permettent de dépenser moins et de taxer moins que ce qu’on ferait si jamais le politique s’en mêlait véritablement.
Parce que vous savez il y a peu de temps maintenant jusqu’à la fin de l’année, on a déjà perdu énormément de temps sur le budget. On est déjà hyper en retard. Ensuite il y a 70 jours dans la Constitution. c’est l’article 47.2 . Si on dépasse les 70 jours de discussion en fait il faut trouver une autre solution et à ce moment-là on passe sur une loi spéciale et si on fait une loi spéciale c’est en fait que pour revoter les impôts de l’année d’avant : on autorise l’administration à prélever l’impôt de 2024 si on fait ça ensuite on passe par ordonnance pour les dépenses et ça veut dire qu’en fait on va les faire à minima donc moi j’ai beaucoup d’espoir dans le fait que finalement, le Parlement va s’auto annuler en termes de capacité de nuisance et que derrière, on sera obligé d’aller vers une solution qui sera la plus cohérente en termes d’atterrissage.
Moi, j’étais d’ailleurs pour un gouvernement plus technique ou je vous ai dit un gouvernement d’entrepreneurs, de gens assez neutres. Ce que je considère qu’aujourd’hui, on n’a pas besoin de faire de la politique. On a besoin de gens qui aiment ce pays et qui se dévouent pendant six à huit mois pour donner les bonnes orientations au -delà des clivages et des idéologies. En fait parce qu’il faut bien se dire une chose c’est que nos syndicats devraient déjà défiler dans la rue pour dire qu’il faut baisser les dépenses parce que si on ne le fait pas dans le cadre d’une crise de la dette on peut se retrouver à ne plus pouvoir payer les salaires des agents ne plus pouvoir payer les hôpitaux les écoles etc.
Il faut vraiment qu’on fasse cette pédagogie. Moi, je fais cette pédagogie toutes les semaines dès que je peux en disant mais attendez, vous ne vous rendez pas compte que nous, ce qu’on propose à la Fondation IFRAP, c’est rien par rapport à ce qui va nous arriver si on continue à foncer dans le mur de la dette. Parce que regardez ce qu’ils ont fait en Grèce. Vous avez raison, monsieur. Regardez ce qu’ils ont fait au Portugal ou en Irlande. Ce n’est pas des gels. C’est des baisses de rémunération des agents publics de 20 ou 30 %. C’est des gels de pension et des baisses de pension pendant plusieurs années. C’est des augmentations du temps de travail des agents publics tout en ayant des baisses de rémunération. C’est des suppressions de postes.
C’est pas du tout ce que moi je vous dis là sur notre projet de 30 milliards d’économies pour 2025. C’est beaucoup plus puissant et beaucoup plus dur. Et évidemment le FMI qui viendrait en France ne dirait pas on va augmenter les impôts parce qu’il verrait bien qu’il n’y a pas de possibilité d’augmenter véritablement la recette en faisant ça. Mais il verrait tout de suite qu’il faut baisser la dépense et qu’il faut tailler dans la dépense. Et c’est ça la réalité qui nous pend au nez.
Donc c’est pour ça que moi je dis que c’est beaucoup plus social de proposer ça tout de suite que d’attendre qu’on soit en pleine déliquescence de nos finances publiques. Je pense que finalement toutes les gens de bonne volonté vont se retrouver petit à petit dans les semaines qui viennent pour trouver des solutions.
En tout cas, je l’espère parce que je crois qu’on a tous intérêt à ce que je disais tout à l’heure, à sortir par le haut et pas continuer à creuser de manière extrêmement dangereuse pour notre économie et pour la croissance. Parce que si vous cassez en permanence la croissance, forcément, vous rentrez dans une dynamique très, très, très négative. Et ce que dit pudiquement Laurent Saint -Martin quand il dit qu’il y a déjà un attentisme des acteurs économiques, c’est pas un attentisme c’est qu’on est déjà dans la situation d’une quasi grève de l’ensemble des acteurs économiques qui ne dit pas son nom et à un moment il faut expliquer les choses parce que si on continue plusieurs mois comme ça c’est catastrophique. Mais si on redonne de l’espoir aux acteurs économiques en leur disant bah oui on va faire le job, on va faire le travail là on a un booster de la croissance on a un espoir énorme qui arrive moi j’en suis absolument persuadé.
Je sais que Michel Barnier a réuni ses équipes pour que tous autour de la table lui donnent des idées d’économie. Je sais que nos travaux sont entre leurs mains et qu’on les a fait passer chez les bonnes personnes pour que ça fasse florès et qu’ils prennent les bonnes décisions.
Mais je sais aussi que les arbitrages qui ont eu lieu déjà sur la première maquette quand Coquerel et Charles de Courson sont allés à Matignon : les arbitrages qui ont été faits c’est qu’ils ne voulaient pas qu’il y ait des articles qui décident par exemple la désindexation de la location adulte handicapé parce qu’ils disent que ça va être rejeté à l’Assemblée nationale.
Donc, ils étaient encore dans des considérations, à mon avis, qui ne sont pas les bonnes. Maintenant, il faut assumer des mesures cohérentes et claires, et que ce soit à peu près équitable pour l’ensemble de la population et l’ensemble des entreprises.
Donc, je suis persuadée qu’on peut y arriver. Maintenant, je ne suis pas devin, je ne sais pas ce qui va se passer exactement dans les mois qui viennent. Moi j’espère vraiment qu’on va éviter la crise de la dette. De toute façon on peut se donner rendez-vous dans un an et puis faire le bilan parce que ça va vite se voir s’il se passe rien au niveau où galope notre déficit public.
Le moment très douloureux ça va commencer à être entre février et avril de l’année prochaine parce qu’ensuite on a à nouveau des notations sur la France à nouveau des chiffres qui vont tomber sur les exécutions budgétaires etc.
Si la loi de finances initiales est mal faite, on aura très très rapidement des lois de finances rectificatives et on aura très rapidement des débats assez graves avec la Commission européenne qui va commencer à s’impatienter parce qu’on est lanterne rouge maintenant de la zone euro en matière de déficit et d’augmentation de la dette.
Vous savez qu’on avait fait un audit qu’on avait fait paraître dans le point au mois de juillet dernier où on montrait qu’on avait augmenté la dette de 12 points par rapport à 2017 alors que tous les autres pays avaient augmenté de beaucoup moins en zone euro.
On est quand même dans une situation où tous les warnings sont allumés sur la France. Donc moi j’espère le sursaut et je pense que tous les entrepreneurs de France doivent pousser dans ce sens-là parce que les services publics et l’argent public et les finances publiques c’est pas quelque chose qui est le domaine de l’État ou des administrations. Ça nous concerne tous. C’est nous, c’est le bien commun, ça nous appartient et c’est nous qui finançons donc à un moment il faut qu’on reprenne un peu le pouvoir aussi là-dessus, qu’on arrête de se laisser mener par le bout du nez par des administrations qui décident de taxer plus plutôt que de regarder comment on dépense l’argent public. Ce n’est pas possible.
Là il y a vraiment à un moment où il doit y avoir un engagement de la société civile et c’est pour ça que j’aime beaucoup intervenir au CERA parce que je sais que vous êtes tous très engagés sur ces questions.
Un engagement de la société civile et avoir des remontées d’informations par les parlementaires par les députés, par les sénateurs, pour leur dire voilà maintenant poussez pour la baisse de la dépense. Allez -y. C’est maintenant qu’il faut le faire. Et vous savez, le politique, il bouge quand il sent que l’opinion publique est prête. Donc, c’est aussi à nous, dans les territoires, de faire comprendre aux politiques, aux représentants de ces territoires, qu’on est prêts et que les Français ne s’opposeront pas parce qu’ils ont toujours peur de la menace des syndicats, des émeutes dans la rue, etc., etc.
Et ça, c’est toujours la peur, les révoltes sociales, etc., etc. Mais s’ils sentent que ça vient de la base et que les gens veulent cette baisse de la dépense plutôt que le chaos, je pense que ça permettra aussi de faire passer les choses.
Je vous remercie de votre attention.
PS : Propos retranscris directement depuis la vidéo YouTube via une intelligence artificielle :
il peut subsister quelques phrases approximatives, quelques bugs, fautes d’orthographe et/ou de syntaxe.
Veuillez nous en excuser.