Christophe RAINETEAU
18 octobre 2022
Accueil de Jean Michel Mousset
A deux jours près nous aurions pu lui souhaiter un bon anniversaire puisqu'il est né le 16 octobre 1968 à Gorges en Loire Atlantique, près de Clisson. Son CV commence par la citation du général Charrette "Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais."
École primaire et collège à Gorges, lycée à Nantes au Loquidy et à la Joliverie, puis formation supérieure aux États-Unis en droit financier, il commence sa carrière professionnelle en Afrique du Sud où il joue au rugby, sa passion. Il y crée des entreprises, notamment dans le textile.
Il y rencontre un certain Bob Denard, le fameux corsaire de la république. Suite à cette rencontre, il se lance dans l'expertise de la sécurité. Il sillonne l'Afrique de long en large et conseille des ministres au Bénin, en Côte d'Ivoire, en Centre Afrique. Sa connaissance de la politique africaine fait de lui un expert reconnu par les entreprises internationales.
En 2003 il est consultant aux affaires africaines pour l'Etat français. Après l'avoir aidé à réussir son coup d'état, il devient aussi conseiller spécial du Président centrafricain François Bozizé.
En 2008, il est au Sierra Léone et à la demande de la première dame du pays. Il y monte une exploitation minière d'or et de diamants. Il y crée aussi un orphelinat et un hôpital de brousse.
Depuis 2011, il passe son temps à aider les entreprises à maintenir leurs activités en Afrique noire dans les zones de conflits.
En 2018, il dénonce la volonté de la Russie d'éliminer la France de l'Afrique. Ce qui lui vaut d’être devenu l'ennemi déclaré de la société militaire privée Wagner. En 2019, un mandat d'arrêt international est lancé contre lui par le gouvernement centrafricain, soutenu par la Russie. Voici un joli palmarès !
En 2021, il écrit son livre "Barbouze - Mercenaire, aventurier ou homme d'affaire ? » Il va répondre à cette question. Mesdames et messieurs, je vous présente Christophe Raineteau.
Christophe Raineteau
Je me demande ce que je viens faire ce soir car le résumé est tellement bien fait que je ne sais pas ce que je vais vous raconter, je vais essayer de faire de mon mieux.
Nous sommes partis pour un voyage initiatique un peu particulier. Je vais d'abord revenir sur mon enfance en Vendée. Mon père est né à Saint Médard en Vendée et moi j'ai grandi à Gorge près de Clisson. Petit à petit, mes pas m'ont amené aux États-Unis puis en Afrique du Sud où a commencé le récit des essais de ma vie. J'y ai joué au rugby et cela m'a permis de rencontrer des gens qui venaient voir le petit français au Stade du Cap. Ainsi j'ai fait connaissance d'un monsieur qui, habituellement était occupé à régler des affaires pseudo militaires. Il s'appelait Bob Denard.
Dans mes affaires africaines une autre personne m'a aussi beaucoup aidé. Alors que j'étais encore au collège en 1983, j'ai concouru au Grand Prix de la Résistance et de la Déportation et j'ai eu la chance d'être lauréat national. Lors d'une commémoration au Mont Valérien à Paris, j'ai rencontré Jacques Foccart qui était le Monsieur Afrique. Il m'a suivi jusqu'à sa mort en 1994. En deux mots, j'ai bénéficié de deux influences dans ma vie, celle de Jacques Foccart qui fut un grand politologue, responsable selon certains de tous les maux mais pour moi, un grand expert, le françafricain par excellence, et puis celle de Bob Denard, ce méchant corsaire de la République pour certains mais toujours au service de l'Etat français.
Du rugby à la géopolitique, vous avez compris que Bob Denard agissait sur des terrains tels que le Congo ou les Comores. Petit à petit, n'ayant pas beaucoup de goût pour le combat, j'ai rapidement été attiré par la géostratégie. Comment pouvait-on fonctionner sur les différents terrains ? Quelle était la tectonique des plaques géopolitiques ? Pourquoi la France avait-elle des intérêts dans tel pays et pourquoi n'en avait-elle pas dans un autre ? Que fallait-il pour se maintenir dans certains pays ?
Le rugby est le sport "Roi" en Afrique du Sud et en 94, grâce à mon expérience du rugby, je me suis fait un nom. J'ai établi des relations avec certains membres du gouvernement et l'ambassade de France. J'ai ainsi organisé ma première conférence à Nantes en décembre 94, qui portait sur les accords du Cap et les arrangements douaniers internationaux. A l'époque, l'Afrique du Sud sortait de nombreuses années d’apartheid et Mandela, chef de l'Etat depuis le 27 avril 91, cherchait à ouvrir son pays sur le monde. J'étais l’un des vecteurs de la promotion de l'équipe de rugby en France, elle-même support de la politique de Mandela.
Lors de cette conférence j'ai rencontré Dany Laurent qui à l'époque venait de créer Safari Afrika à Port Saint Père. Il avait des problèmes pour acheter des animaux selon la convention de Washington qui régit le commerce des animaux dans le monde. Une des grandes réserves pour l'importation d'animaux était l'Afrique du Sud et il n'avait pas les clés d'entrée. A l'époque, j'étais reçu par un ministre de l'environnement africain. Celui-ci m'avait demandé "Vous êtes originaire de Vendée ? Moi je suis la branche d'une famille vendéenne très connue. Nous sommes protestants, nous sommes partis en Afrique du Sud lors de la révocation de l’Édit de Nantes. Mes cousins sont encore là-bas et je m'appelle David Olivier. » Nous avons eu de longues discussions, qui nous ont notamment permis de faire venir des animaux à Port Saint Père. C'était pour la petite anecdote mais au bout du compte il y a toujours un lien avec la Vendée, même au bout du monde.
Notre ami Dany Laurent était un personnage extrêmement connu pour l'écotourisme, la mise en place de parcs animaliers en France, pas seulement à Port Saint Père. Il était connu aussi dans des pays d'Afrique occidentale. C'est alors qu'il m'a demandé si je pouvais l'accompagner en Afrique de l'Ouest car il était inquiet d'y aller seul. Le ministre de l'environnement ivoirien lui proposait de gérer le Parc National d'Abokouamékro. Lors des réunions sur place, le premier ministre Daniel Kablan Duncan m'a demandé, donc en 1999 si cela m'intéressait de participer à l'élaboration d'un programme pour la sécurisation des frontières de sous régions, c'est à dire promouvoir le tourisme ivoirien. C'est ainsi que je me suis retrouvé conseiller du MCAT, Ministre du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme et consultant du Premier Ministre Kablan Duncan qui, 25 ans après, revient aux affaires, à nouveau Premier Ministre de Côte d'Ivoire.
L'Afrique est une grande tectonique des plaques, c'est une géographie dont on s'occupe peu, si ce n'est, nous français, pour faire de belles choses, des programmes agricoles, des programmes alimentaires. En réalité nous nous focalisons très peu sur l'économie et le business parce que pour le commun des mortels, l'Afrique rime avec safaris, l'aide aux populations, la famine, etc. Nous n'y voyons pas nécessairement un intérêt économique. En réalité c'est aujourd'hui le point d'achoppement de la géopolitique internationale. L'Afrique regorge de matières extrêmement intéressantes, voire luxueuses comme le diamant, le pétrole, le gaz, les terres rares, etc.
Quand vous commencez à être connu dans ces zones-là, que les douanes font état de vos différents passages, on vous demande si vous ne seriez pas intéressé pour collaborer à la quête de renseignements que les Français recherchent car au bout du compte la Françafrique est une expérience de plus de 70 ans. Je me suis donc retrouvé à collaborer avec différents services que je ne nommerai pas car cela ne fait pas. Toutefois je peux citer la DGSE, les Renseignements Généraux. Je suis devenu un HC, Honorable Correspondant. Le Général De Gaulle disait la chose suivante "Il y a de si grands services rendus à la nation qu'ils ne peuvent être remerciés en retour que par la gratitude". Eh bien j'ai expérimenté, ça fonctionne bien !
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Question :
Comment expliquez-vous que Jacques Foccart a été l'objet de critiques acerbes alors qu'il a été l'homme du Général De Gaulle dans la politique africaine ?
Jacques Foccart était un homme de caractère comme l'était le Général De Gaulle, et il était véritablement l'homme de l'Afrique du Général De Gaulle. Ce dernier avait dit à Jacques Focart "Il y a 50 milliards de francs dans le coffre auxquels il ne manque juste une chose. Vous avez décolonisé l'Afrique et vous mettez dans chaque pays africain un sous-officier ou un officier qui a servi l'armée française. C'était le cas de Mobutu que l'on appelait le léopard en République Démocratique du Congo, c'était le cas de l'Empereur Bokassa dont le fils est l'un de mes grands amis, c'était le cas de Eyadéma au Togo.
Jacques Foccart donnait l'impression qu'il était le président de l'Afrique pour la France, c'est-à-dire qu'il avait concentré tous les pouvoirs entre ses mains. Un jour Gnassingbé Eyadéma me disait "Quand vous vous serez rendu compte qu'en Afrique, la meilleure des démocraties, c'est une dictature, alors vous aurez l'ordre chez vous".
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Voilà donc mon passage aux renseignements français.
Vient un grand tournant, que j'aurais pu appeler le grand tourment. Cela a commencé en 1999. Je me trouvais à Conakry, capitale de la Guinée dont le Président Sekou Touré ne voulait pas être inféodé à la France. Le Président Chirac avait décidé de se rendre en Guinée en mai 99 pour normaliser les relations entre les deux pays. Je préparais ce voyage pour m'assurer que le Président français ne courrait pas de risque car des manifestations auraient pu se produire. A cinq jours du voyage le chef de l’État a annoncé qu'il ne viendrait pas à Conakry à cause de la crise des Balkans qui prenait la priorité sur la Guinée. Cela aurait pu m'être fatal car certains présidents africains peuvent être facilement paranoïaques, en particulier celui de Guinée qui a vécu la situation comme une mauvaise plaisanterie. J'ai été appelé au 2° bureau où j'ai subi quelques sévices et où pendant une semaine, on m'a expliqué que je n'avais pas de visa validé par le ministère de l'intérieur (arrivé le vendredi, l'aéroport en faisait une copie qui n'était transmise au ministère que le lundi, durant ce laps de temps j'étais hors des radars, ce qui pouvait selon les circonstances m'arranger). Ce jour-là, ils m'ont pris mon passeport, donné un visa de transit, j'étais considéré comme un espion de la France. Je me suis retrouvé aux arrêts avec quelques joyeusetés que je ne suis pas près d'oublier. C'est l’une de mes premières missions dans laquelle j'ai risqué ma vie.
En 2002, l’Élysée me demande de rencontrer un général, ancien chef d'état-major de Centre Afrique, François Bozizé parce que la France y était persona non grata. Un pays, comme la Centre Afrique, au centre de l'Afrique, située à côté d'une importante base française au Tchad, faisait craindre une accessibilité au Tchad par la Centre Afrique, le Soudan ou le Cameroun. Il fallait occuper la Centre Afrique et y être militairement. Je rencontre ce général, fort sympathique et à la fin de notre discussion il me dit "Il faudrait que nous prenions le pouvoir". Je rends compte de cela à l’Élysée qui me fait la remarque "Mais c'est pour cela que l'on vous a demandé de le rencontrer". J'ai alors compris que dans l'anormalité, cela pourrait être tout à fait normal et la personne la plus haute de l'Etat de l'époque de rajouter "Il faut que ce soit fait avant avril 2003".
Il n'y avait plus qu'à s'y mettre Nous avons mis dix-huit jours, avec l'aide des Tchadiens qui ont mis à notre disposition des hommes et du matériel, pour arriver aux abords de Bangui où nous avons été chaleureusement accueillis par la population. C'était très émouvant.
Nous sommes de nouveau au centre de l'Afrique et nous en reprenons un peu les rênes car, quoiqu'on en dise, la France et l'Afrique ont besoin l'une de l'autre, nous pouvons avancer ensemble, plus et mieux que seuls. Aujourd'hui des gens nous critiquent, nous vilipendent. En particulier des néo colonialistes comme la Chine et la Russie pour ne citer qu'eux, qui ne veulent en fait qu'une chose, reprendre notre place pour leurs propres intérêts. Ce qui se passe aujourd'hui est horrible car les Africains vont se retrouver demain les locataires de leurs propres terres.
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Question :
Comment avez-vous vécu le fameux discours de Sarkozy, je crois à Dakar, sur les rapports entre l'Afrique et la France et en particulier la colonisation ?
Ce discours a marqué un peu le tournant des relations avec l'Afrique. Sarkozy avait envie de faire des choses, mais surtout leur contraire. Il a oublié notre passé avec l'Afrique. Ce n'est pas toujours un passé colonial, c'est aussi un passé de coopération et de collaboration. Je trouve que ce discours ne nous a pas enorgueillis, surtout quand nous avons vu la politique du Président Sarkozy par la suite. Vous vous souvenez du printemps arabe, la Tunisie, la Libye et le rôle de Sarkozy dans ces évènements. D'aucuns m'ont dit "Ne parle pas de la Libye parce qu'il te faudra parler de Cécilia, d'affaires privées, et surtout il te faudra parler d'argent. »
Pour répondre à votre question, j'ai très mal vécu le discours de Dakar.
En 2007, Sarkozy est au pouvoir, il occupe le ministère de l’Intérieur, la politique africaine s'effrite un peu. Je suis reçu Place Beauvau par Boris Boileau, ex-ambassadeur en Tunisie, premier ambassadeur en Irak. Il me demande si je suis prêt à collaborer avec des think tank et avec le Président Sarkozy. Je lui réponds que je ne connais qu'un seul Président, en l'occurrence Jacques Chirac. Ce jour-là, j'ai un peu gelé nos relations pour les trois-quatre années suivantes.
Je décide alors de faire un tour de l'Afrique et d'aller saluer des gens que j'ai rarement eu le temps de rencontrer, en particulier la première femme à être Présidente en Afrique, Ellen Johnson Sirleaf, Présidente du Liberia. Antérieurement à sa nomination, le Liberia et la Sierra Léone étaient en guerre. Le diamant a joué un grand rôle dans cette guerre, le Liberia a tenté de ruiner et de "génocider" la Sierra Léone. La guerre s'est achevée en 2002. En 2007 la Sierra Leone commençait à se relever mais avait besoin d'aide dans différents domaines comme ceux du travail, de la finance, de la politique. Ellen Johnson Sirleaf, la présidente voisine demande à me rencontrer. Elle me dit "Ma voisine la première dame de Sierra Léone a besoin de Français parce que vous êtes une nation de compréhension, de dialogue, d'accueil. Vous comprenez le droit du travail et le droit social. Nous avons beaucoup de Sud-Africains venus chercher du diamant. Ils ont des comportements peu amènes, peu respectueux pour les Sierras Léonais qui travaillent pour eux, très insultants, "très apartheid" si je puis dire. Si cette expérience vous tente, je vous laisse une partie de mes terres où vous pourrez exploiter la mine et cultiver à votre convenance. En échange vous nous donnerez un petit quelque chose. »
Il faut savoir que sur la vente de diamant, 30% d'impôts étaient prélevés au profit d’œuvres sociales. Avec le concours des gens locaux nous avons réalisé des orphelinats, des dispensaires de brousse. Nous avons aussi mis en place les congés payés, inscrits dans la constitution pour en garantir la durabilité.
Vous connaissez l'attrait pour l'or et le diamant et, bien sûr, nous avons été confrontés à la violence de bandes rebelles et dans l'obligation d'y faire face. Durant les trois années passées en Sierra Leone, j'ai vécu une formidable aventure humaine.
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Question :
Qui vous a succédé ?
En fait je suis arrivé jusqu'à la fin de mon bail de trois ans et j'ai remis les clés à la première dame. L'expérience m'avait suffi, le dispensaire fonctionnait, d’ailleurs je sais qu'il fonctionne toujours, l'hôpital de brousse a été remis entre les mains d'Ellen Johnson.
Je serais heureux de revenir en Sierra Leone mais j'ai eu une histoire avec les Russes en Afrique dont je vous parlerai par la suite. Mais j'y retournerai c'est sûr.
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2009, en Russie, c’est le temps de la détente. Les Russes s'étaient rendu compte qu'il y avait beaucoup de richesses dans leur sous-sol, particulièrement gaz et pétrole, mais qu'en cas de conflit il serait souhaitable que toutes leurs richesses soient en fait des stocks. Quel est le moyen de prendre du pétrole, du gaz, du diamant, des terres rares, etc. ailleurs que chez soi, notamment en Afrique ? A cette époque, un homme proche du Kremlin est venu m'inviter à Moscou. Lors des réunions, les questions étaient souvent africaines, Dimitri Medvedev, bras droit de Poutine m'a demandé d'entrer dans une association qui d'ailleurs existe toujours, "Sourires d'enfants" dont la présidente n'est autre que l'ex-femme de Poutine.
Rapidement on m'a aussi proposé de travailler pour la Russie en Afrique. Pour moi cela pouvait s'apparenter à une trahison d'Etat et je me suis longuement fait tirer l'oreille alors qu'ils me demandaient mon expertise et de faire le "go between" entre leurs opérateurs et les gouvernements africains. J'ai passé de très bons moments mais je sentais le traquenard et le piège et j'ai décidé de quitter la Russie.
En 2011 j'ai décidé de monter une société avec mon associé ancien commissaire de police Jean Claude Bonnet, dont le père Yves Bonnet n'était autre que l'ancien patron de la DST. Nous sécurisions les industriels occidentaux en zones hostiles. Par exemple, un industriel envisageant d'installer des centrales électriques au Niger. Malheureusement le Niger est en zone rouge, c'est à dire que chaque entreprise est pénalement responsable de ce qui arrive à ses salariés sur le terrain. Je faisais les analyses de faisabilité, installation sur place, mise en place des produits industriels. Je sais qu'il y a un timing pour le risque. Quand on est face à Daech ou à Boko Haram, vous êtes à peine arrivé que tout le monde sait que vous êtes là et chaque individu, chaque Occidental a un prix.
Je remets à mon client mon étude et ses conclusions. Vous pouvez y aller, il n'y a pas de risque / Vous pouvez y aller mais avec des moyens de sécurisation que je peux éventuellement vous fournir / Même sécurisé vous ne pouvez pas y aller.
Schématiquement c'était notre job. J'ai fait l'Afrique centrale, l'Afrique subsaharienne et saharienne, l'Afrique occidentale et sur les 54 pays que compte l'Afrique, j'ai dû en faire 45 en mission. Ça m'a donné une petite expertise.
Nous arrivons dans notre actualité contemporaine. Cela fait longtemps que j'explique que la Russie, la Chine, la Turquie s'intéressent de très près à l'Afrique et qu'un jour, nous la France, allons nous y perdre. En 2018, j'expliquais à un général français que nous étions en train de perdre l'Afrique, les Russes arrivaient. Je l'ai présenté à quelqu'un de la DRM, la Direction des Renseignements Militaires qui a été au Tchad. "Les Russes vont néo coloniser l'Afrique, cela va se faire par la Centre-Afrique et je peux même vous montrer des photos". Des hélicoptères, des instructeurs, des mercenaires...
La Russie a un service de propagande particulièrement efficace et un bras armé non officiel, le groupe Wagner constitué de mercenaires. Leurs activités au Tchad ont été particulièrement importantes, coup d'état, manipulation de l'information, fakes news, fausses implications de journalistes russes d'opposition enquêtant sur les activités russes puis retrouvés morts, fausses implications de votre serviteur dans de basses œuvres totalement bidonnées, suivies de poursuites judiciaires. Tout cela fut extrêmement dur à vivre.
Quand je vois les évolutions des agissements des trois pays que j'ai cités précédemment, je ne peux m'empêcher de penser aux risques d'une troisième guerre mondiale et de rapprocher les méthodes de propagande des Russes de celles de Goebbels et de Staline. D'ailleurs en Centre-Afrique soumis, rappelons-le, à la férule de la Russie, un procès m'a condamné à la perpétuité pour détention d'armes, tentative de coup d'état, etc. Je suis également poursuivi en Russie, le dossier est en cours mais apparemment en stand-by pour le moment.
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Questions :
Vous avez dit que la DGSE ne vous aimait pas parce que vous collaboriez avec sa concurrente, la DRM. Qu’a-t-elle fait dans cette histoire fâcheuse pour vous avec les Russes ?
Par la suite j’ai appris que si je ne suis pas parti de Madagascar le soir où le ministre de la sécurité publique a reçu une enveloppe des Russes via la Centre Afrique, la DGSE avait fait en sorte que l’ambassade ne fasse rien pour m’exfiltrer. En fait la DGSE souhaitait me réduire au silence pour que je ne puisse pas parler des antagonismes entre les services secrets français, étayés par des exemples précis.
Peux-tu nous parler davantage de la cession des activités du groupe Bolloré en Afrique ? Fuites ou business ? N’est-ce pas de facto la fin de la France industrielle en Afrique ?
Le groupe Bolloré a beaucoup agit en Afrique, notamment sur les ports internationaux. Beaucoup de gens ont tiré sur Bolloré alors que c’est une belle machine. Autant que je sache, Bolloré n’est poursuivi pour aucune affaire, alors que vous connaissez les affaires des ciments Lafarge, mais aussi de la bière et des alcools Castel en Afrique. Son chiffre d’affaires est égal aux budgets du Togo et du Bénin. Bolloré s’est effectivement retiré et ce sera, je pense une perte pour tout ce qui est logistique, maritime, ports en Afrique. Les concessions sont reprises par d’autres, très probablement par des Russes. Bolloré s’est retiré parce qu’il a constaté que la France se désengage depuis déjà de nombreuses années. Pourtant, je pense que la France a encore de beaux jours en Afrique, en termes de coopération et non en termes de pillage comme le font la Russie et la Chine. Encore faut-il que le nettoyage se fasse en Russie.
Pourquoi ne suis-je pas aussi inquiet que je pourrais l’être ? La néo colonisation a commencé par Bangui et par la Centre-Afrique et maintenant je vois que cette colonisation commence à vaciller. Toutefois cela ne se fera pas sans intervention militaire, en particulier par le biais de sociétés « spéciales », comme Cecopex en France qui, en son temps est intervenue en Lybie.
Les intérêts chinois et russes sont-ils convergents ? Je n’en suis pas sûr. Y-a-t-il un risque de connivence entre eux ?
De facto, la connivence est déjà présente. J’ai une image « Les Chinois mangent l’Afrique par les racines de l’arbre et les Russes par la feuille ».
Vous ne voyez pas les Chinois. Ils ont commencé par envoyer en Afrique leurs prisonniers de droit commun, ils mettaient en place une base de vie avec des vivres pour un an. Ils mangeaient ce qui venait de Chine et vendaient aux Africains leurs plus mauvais produits venant de Chine. Mais personne n’en parlait. Les Russes, eux arrivaient avec leurs hélicoptères, leurs armes. Ils sont brutaux, ne respectent rien.
Leur point commun est leurs intérêts pour les mines, et cela pourrait aussi devenir un point de profond désaccord. Je suis convaincu qu’un jour ils viendront à s’affronter, à moins que les Russes soient les premiers à repartir. La méthode russe peut se résumer ainsi : Wagner arrive, ils tentent d’acheter le départ des villageois de leur terre, et s’il y a réticence, ils les tuent. Alors ils prennent les terres rares, l’or et les diamants. D’ici trois ans les Russes repartiront, voire plus tôt si les informations que j’ai reçues récemment deviennent réalité.
Est-ce que cela serait un bon signe de voir les Chinois seuls ? J’ai été choqué de voir la prise de pouvoir des Chinois dans une grande partie des organisations internationales. La direction de la FAO n’aurait pas dû échapper à la France, nous avions toutes les voix africaines mais au dernier moment elles se sont portées sur la Chine.
Vous soulevez la question de la souveraineté des Chinois dans toutes les institutions. Les Chinois ont une attitude policée et discrète, ce sont de fins stratèges. Quand nous les voyons, c’est trop tard car ils sont déjà installés. Contre cela, les Africains aimeraient entendre la voix de la France, mais la France reste muette parce que nous sommes dirigés par des gens « mous du genou ».
Est-ce que les Russes et les Chinois sont arrivés parce que la France a laissé tomber les Africains ?
Votre question a des allures de réponse. Oui, les Russes sont là parce que, à un moment donné, nous avons décidé de laisser tomber l’Afrique.
Y-a-t-il encore des endroits surs en Afrique où nous pouvons nous promener ?
Oui, au large de l’Océan Atlantique (sourire). Ce n’est pas parce que les Russes sont présents que tel pays est devenu dangereux, par contre quand Wagner intervient, cela devient dangereux. Il y a des pays comme le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire où nous pouvons encore nous promener en tant que touristes. Dans la bande du Sahel, Daesh s’y trouve toujours, il faut donc y faire très attention. C’est aussi une zone de trafics d’or et de diamants entre locaux, Daesh et Russes non officiels.
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J’ai écrit un livre à compte d’auteur que j’ai appelé « Barbouze ». J’y explique mes aventures africaines. Ce livre est à la fois une confession, un exutoire, une thérapie et surtout un moyen de rester en vie. Mon attaché de presse m’a amené à venir sur des plateaux de télévision. Celui de Hanouna, chez qui je n’avais pas envie d’aller mais son audience est très grande et donc attrayante, j’y suis donc allé. Peut-être a-t-il trouvé que j’avais de la répartie, il m’a demandé de revenir. Je me suis retrouvé en face d’un Français qui disait que Poutine n’avait pas fait nettoyer la ville de Boutcha de sa population, que c’était une mise en scène et que Wagner n’avait pas ce mode d’intervention. Evidemment je lui ai apporté la contradiction.
Sur BFM TV, j’ai participé à une émission notamment avec Elise Gosset, brillante journaliste renommée. Ces émissions m’ont sauvé car à partir du moment où vous expliquez que vous êtes en danger, vous êtes protégé par votre renommée, votre disparition devient plus difficile. Les journalistes me rassuraient en me disant que les Russes tuent beaucoup des leurs dans leur pays mais pas les étrangers occidentaux dans leur propre pays. Par contre en Afrique… cela pouvait être un peu chaud.
Quoiqu’il en soit, ces émissions, ce livre m’ont permis de ne pas être très exposé à des attentats. Je me rappelle qu’en juillet 2019, à Corcoué-sur-Logne, on m’a tiré dessus. Je pense que ce n’était que de l’intimidation car j’étais près du tireur qui m’a loupé. C’était un message. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de m’exposer médiatiquement, contrairement à ce que me recommandaient les services secrets.
Le livre « Barbouze » aujourd’hui, fait l’objet d’une étude menée par une productrice de Netflix pour devenir une série de onze épisodes. J’ai fait des rushs le long du canal Saint Martin à Paris et il semblerait que je puisse jouer mon propre rôle et que ma femme soit Sophie Marceau. A suivre … d’ici un an / un an et demi sur les écrans.
J’ai commenté sur BFM, en mars / avril, le retrait des troupes françaises du Mali et j’ai eu l’occasion d’en discuter avec François Hollande qui en avait pris la décision. Je pense que nous commettons une erreur. Nous devons être présents, mais si nous sommes présents il faut demander des compensations. Nous ne sommes pas au Mali ou au Tchad pour avoir des hommes sur le terrain, il faut avoir une politique intelligente de collaboration, ne pas rejouer le néo colonialisme, il faut générer des opérations de micro-crédit, de bilatéralité économique et touristique, défendre le terrain et les frontières de façon à sécuriser la reprise du tourisme. Rappelez-vous du Paris – Dakar. L’Afrique doit retrouver sa superbe et son attractivité, sa coopération avec la France.
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Questions :
Vous avez beaucoup parlé de Chirac, de Sarkozy, de Macron. Quelle était votre position sous François Hollande ?
Très sympa, beaucoup d’humour. Il a décidé le retrait du Mali. Il nous a engagé dans une guerre qu’il n’a pas suivie. Le Mali n’est pas toute l’Afrique, c’est un pays parmi les 54. Avez-vous vu Hollande et Sarkozy venir souvent en Afrique ? Peu, en revanche, Chirac, De Gaulle et Giscard à sa façon, avaient du goût pour l’Afrique. Quant à Macron, il avait un conseiller Afrique, Franck Paris qui a toujours refusé de m’écouter alors que des députés et sénateurs lui demandaient de me recevoir. Il venait des services secrets et pensait connaître parfaitement la topographie de l’Afrique depuis son bureau à Paris.
Que pensez-vous du retrait du contingent français à Bangui ?
Je pense que c’est une erreur qui pourrait se transformer en opportunité car il se pourrait qu’un coup d’état se produise prochainement à Bangui et que nous y fassions un retour. La vie est très instable actuellement, les fonctionnaires ne sont plus payés, il y a des brigades de la mort qui commettent des exactions tous les jours, seulement 20% de la Centre Afrique sont sécurisés. Cela ne peut durer alors que ce pays regorge de richesses, le bois, le diamant, l’or, les terres rares. Avec la morale qui est la nôtre, nous ne pouvons pas laisser ce pays s’enfoncer dans la violence et l’assassinat. Wagner et le gouvernement sont responsables et le président tchadien est le plus grand criminel africain de ces dernières années, il mérite de finir devant la Cour de Justice Internationale.
Avec tous les politiciens que vous avez cités, il y a le symbole de la France Afrique dont vous n’avez pas parlée, idem pour Pasqua.
Je parle de la France Afrique du cœur, celle de la nécessité du travail en commun, alors que généralement on pense « Vous êtes un négrier, un néo colonialiste, etc. » Concernant Pasqua, il a été, à une certaine époque, très présent en Afrique. Il lui a été collé l’image des prostituées en Côte d’Ivoire, des casinos, alors que la relation franco-africaine était bien plus riche et respectable. Pasqua était en ligne avec les traditions orales africaines, il préférait parler plutôt qu’écrire, discuter et s’entendre, établir des accords où tout le monde s’y retrouvait, les commissions faisaient partie des deals. C’étaient la reproduction des palabres sous le baobab ou le manguier.
Vous avez oublié un président qui a eu sa vision de la France et de l’Afrique, François Mitterrand et ses relations avec Thomas Sankara et le Rwanda.
Vous faites allusion à l’assassinat de Thomas Sankara par son demi-frère Blaise Compaoré. Thomas Sankara était un idéaliste qui, possiblement à l’époque, n’était pas du goût de la France. En fait, il a cherché à sortir de la nasse occidentale, du CFA et surtout de cette influence française. Peut-être cela lui a-t-il valu de perdre sa vie, je ne sais pas.
Sous De Gaulle et Pompidou, nous avons eu des présidents africains plus proches de la droite française puisque c’est Foccart qui les avait choisis. Souvent ils étaient des officiers ou sous-officiers qui connaissaient la politique française.
En arrivant, Mitterrand a souhaité des présidents socialistes, Pascal Lissouba au Congo Brazzaville, puis Denis Sassou-Nguesso. En 95 et 96 il y eut une incroyable guerre civile entre les cobras-Lissouba et ninjas- Sassou-Nguesso. Ce fut un épisode de la France Afrique.
Un autre épisode s’est joué en Côte d’Ivoire où nous avons mis en place Laurent Gbagbo qui est un socialiste. J’ai rencontré ce professeur de philosophie, c’est un homme admirable, francophile, finalement sacrifié sur l’autel de la finance.
Concernant le Rwanda, j’étais trop jeune. On a beaucoup critiqué la France. J’ai un ami général qui était positionné au Rwanda à l’époque, un homme droit, clair, loyal qui a toute ma confiance. Il me disait « La France a joué le rôle du chien qu’on assassine parce qu’on l’accuse d’avoir la rage ». Malheureusement je ne peux vous donner plus d’information, je n’en ai pas pour répondre précisément à votre question.
Comment évolue la langue française en Afrique ? Pouvez-vous nous parler de l’influence de Daesh en Afrique ?
La langue française est l’une des plus parlées au monde. Je pense que le français est extrêmement bien parlé en Afrique, beaucoup d’Africains possèdent un langage français soutenu. Ils auront un atout majeur, celui de réapprendre à la France à parler français.
Au cours de la soirée tu as beaucoup évoqué les mines d’or, de diamant. La France est aussi au Sahel pour le sel et l’uranium, 15% de son approvisionnement vient du Niger. A l’aune de la crise énergétique que nous vivons, je voudrais savoir quelle est ta vision. La France a-t-elle beaucoup à craindre du fait que Barkhane se soit retirée ?
La deuxième question, rétrospectivement, quand tu regardes ta vie, pourquoi n’avoir pas opté pour une carrière militaire au grand jour ?
J’ai encore beaucoup de choses à faire, en Afrique on croit en l’immortalité. Les choses se sont engagées, du rugby à Denard, de Denard à maintenant. Une carrière militaire, pourquoi pas ! Mais aujourd’hui je ne pourrai pas autant peser sur la destinée des intérêts franco-africains. Si j’ai été si vilipendé, si déstabilisé, si l’on a essayé de me faire la peau, c’est vraisemblablement parce que mon discours passe. Finalement malgré les embuches de mon parcours, je garde au fond de moi de grandes réussites comme en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire pour avoir conseillé le Premier Ministre Kablan Duncan et retenu le 43ème BIMa ( le 43 ème Bataillon d'Infanterie de Marine), pour avoir été le conseiller du Président Bozizé et accompagné des industriels français.
Le retrait des forces françaises ne va-t-il pas être un problème pour garantir nos approvisionnements en uranium au Niger ?
Nous n’avons pas complètement plié les gaules et nous y sommes présents sous d’autres formes que des militaires en uniformes. Le danger serait que nous soyons fichus à la porte du Niger ou du Tchad.
Considérons cette carte datant des Accords de Berlin de 1884, montrant le partage de l’Afrique en colonies des puissances européennes :
Voici maintenant voici la carte d’avant-guerre, qui date de 1914 :
La France commence à perdre des possessions, notamment en ce qui concerne le Congo Belge.
Et finalement la carte de 2019, on a toujours les positions françaises de Dakar à Abidjan. Les régions qui apparaissent en bleu sont les anciennes colonies françaises, mais ce n’est plus du tout l’Afrique d’influence française.
Et ici je vous présente la carte de mes prévisions personnelles avec les pays recolonisés de facto depuis ces deux dernières années :
Le Soudan, installation d’une base russe pour préparer l’arrivée en Centrafrique,
La République Centrafricaine, entrée de la Russie en 2018,
La prise du Mali avec ses nombreuses mines d’or,
Le Burkina Faso pour la même raison
Les pays en cours de recolonisation,
Le Niger, la Guinée et bientôt le Tchad, soit toute la bande sahélienne avec des sorties ports de chaque côté Est et Ouest et toutes les mines les plus profitables d’Afrique. Concernant le Niger, il y a bien un véritable danger pour la production d’uranium.
Et Madagascar pour les Iles Eparses, gaz et pétrole situées au large que la France revendique
Et à partir de 2025,
Le Gabon, le Congo et la République Démocratique du Congo pour leur pétrole et le bois.
A mon sens, il y a lieu de s’inquiéter pour nos amis Africains qui ont quelques fois conspué la colonisation française et qui, aujourd’hui se demandent « Que va-t-il nous arriver avec les Russes ? Dans quelques années nous ne serons plus que les locataires de nos terres ». Je vous le confirme, cela risque d’arriver.
Pour finir, voici le nom des vainqueurs :
A gauche, Emmanuel Macron qui rêve de s’occuper de l’Afrique mais a surtout envie qu’on ne lui en parle pas,
Erdogan, le Président turc qui est souvent la base logistique des Russes en opération en Afrique. Les Turcs sont extrêmement efficaces en Afrique,
Poutine qui est omniprésent en Afrique,
Xi Jinping qui mange l’Afrique par les racines,
Paul Kagamé, Président du Rwanda qui joue beaucoup la carte russe et en même temps celle de la France. Nous l’avons reçu en France, il y a un an parce que nous avions ensemble un lourd passif. Les forces des Nations Unies en Centrafrique, la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine), sont largement composées de Rwandais, de fait en situation de conflits d’intérêts. Non seulement les Rwandais font partie des forces de paix de l’ONU, mais aussi des forces qui collaborent avec les Russes présents en Centrafrique.
Voilà cinq hommes présents en Afrique, celui de gauche étant plus proche de la sortie que de l’entrée car la France ne fait plus grand chose en Afrique.
Concernant Daech je vais vous étonner. Daesh, aujourd’hui en Afrique, est en partie piloté par la Russie. Daesh, en dehors d’être des islamistes violents, fonctionne aussi dans le registre de la finance, des diamants, de l’or, etc. Leur temps est surtout accaparé par le business et la contrebande. Actuellement je dirais à mes clients qu’ils ont plus à craindre de Wagner que de Daech sur le terrain. Daech est aujourd’hui plus retranché derrière le monde financier, la théologie en direction de l’islamisme radical. Quelle que soit votre nationalité, quand vous êtes sur un territoire où intervient Wagner et que vous voyez quelque chose que vous ne devriez pas voir, vous devenez un témoin gênant. Dans ce cas, Wagner sait ce qu’il faut faire. Les Occidentaux, particuliers ou industriels, doivent d’abord se protéger des Russes puis de Daesh.
En venant ici pour faire cette conférence, j’avais l’impression de venir sur les terres de naissance de ma famille. La Vendée est pour moi comme le Burkina. On dit que le Burkina est le pays des gens intègres. Je ressens la Vendée comme un pays d’intégrité où l’on trouve des gens de parole. Mon grand-père, qui était marchand de bestiaux en Vendée, me disait « L’homme vaut sa parole et sa parole vaut l’homme ».
Je vous remercie de m’avoir accueilli ce soir, j’espère que vous avez passé une bonne soirée, merci beaucoup à vous.
Compte-rendu réalisé par Laurence Crespel Taudière