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Table ronde animée par Frédéric La Combe Lündrop au Colloque « l’Appel du vivant » le 18 novembre 2023

Table ronde animée par Frédéric La Combe Lündrop

 

Réunissant le Père Philippe Dautais, Françoise Nallet et Philippe (Yâ Sîn) Demaison  

Frédéric LA COMBE : Il me semble qu'il y a deux grandes choses, deux grands volets qui apparaissent autour du vivant. Un aspect intérieur, comment peut-on se reconnecter, ressentir le vivant en nous au travers de moyens, de pratiques, et il y a la dimension extérieure, la relation avec le monde, avec ce que nous pouvons faire, ce qui a été évoqué en termes de solidarité, d'engagement pour contribuer à un monde meilleur. Ces deux aspects ont besoin d'être reliés.

Je dis ça aussi parce que hier soir avons été accueillis au château de Boisniard. Nous avons rencontré le jardinier qui nous a accompagnés. Il a eu l'intention de créer un lieu résilient. Nous sommes logés dans une cabane que je dirais royale. Nous voyons que nous pouvons y vivre dans un luxe sobre. C'est ce qu’a fait Jean-Michel en créant ce lieu de résilience, sans oublier la dimension économique et l'organisation. Je pense que c'est aussi ce que fait le Père Philippe dans son lieu et ce que nous tentons de faire dans l'écosite d’Avalon en Savoie.

Nous sommes tous appelés à répondre à ces deux dynamiques, à retrouver en soi ce lien avec le vivant, avec les lois de la nature au sens fort du terme. Éric nous disait tout à l'heure "Qu'est-ce qui nous manque ?" Finalement il nous manque le lien avec notre nature profonde qui nous permet ensuite d’avoir une action juste, non contaminée par les conditionnements répétitifs.

Françoise NALLET : Si nous parlons de chaînes psychiques, de nœuds, l'idée c'est l'espoir, car ces mutations existent dans tout un chacun. Elles ne sont pas nécessaires dans l'intériorité puisque l'objectif que nous sommes venu vivre sur terre est la quête du meilleur de nous-même, c'est-à-dire la quête de l’alignement, le désir de pureté, le désir de ressentir de belles choses qui nous animent. Nous devons être extrêmement exigeant avec nous-même pour pouvoir nous rapprocher au plus près de cet instant qui nous appelle dans nos vies quotidiennes. C’est comme si, à l’intérieur de nous, il y avait un appel à l’alignement, à la correction de nos émois. Il n’y a pas une guerre à mener, ni dans la formation intérieure, ni dans la formation extérieure. Il est question de nous inviter à ce rapprochement intensif qui est une source d’amour, une source de lumière, notre essence première et notre but essentiel.

Traverser les chemins sinueux de l’existence est l’existence même. Je reste dans ma conviction nommée ce matin, que c’est l’extérieur de notre évènementiel, c’est ce que nous vivons tous les jours qui est source d’éclairage de ce que nous portons à l’intérieur. La simple lecture de notre intériorité en nous allongeant dans notre lit est sage, brave et bonne mais elle ne suffira pas à démarrer une exploration cadencée sur l’évènementiel.

L’évènementiel, la vie de tous les jours, est une source d’inspiration formidable sur ce que nous sommes, une source d’appropriation de nos lacunes, de nos limites, mais aussi une source d’exploration pour recevoir cette matière dans les meilleures conditions. Si la matière extérieure s’arrange formidablement dans sa densité pour nous montrer qui nous sommes, dans la manière dont nous nous comportons, nous agissons, nous pensons, alors nous devons lui tirer le chapeau et lui dire merci pour ce que nous traversons.

L’idée ce n’est pas pourquoi nous traversons, mais comment nous pouvons le traverser mieux ? C’est grâce à ce regard sur cette intériorité puissante et lumineuse et à cette conviction que nous avons une grande lumière en nous qui va nous permettre de nous éclairer, d’éclairer les propositions qu’elle nous fait mais aussi d’éclairer de nouvelles formes de pensée qui vont nous permettre de traverser les évènements de l’existence avec beaucoup plus d’indulgence, de légèreté et sans animosité.

Cette notion de mémoire endogène-exogène, c'est-à-dire extérieure-intérieure fait partie évidemment d’un tout. Il ne peut pas y avoir de dimensions séparées.

L’idée que l’information est de l’énergie et que l’énergie est de l’information, j’aimerais croire le contraire. Malheureusement quand une personne s’allonge et que de fâcheuses circonstances, des traumatismes divers et variés n’ont pas été transcendés par la conscience pour plein de raisons, les organes souffrent, on constate des incommodités dans les articulations, une dévalorisation de soi, des ruptures d’envie de vivre. Dans le sens de ma modeste mission de servir ce vivant, il est essentiel de nous dire que tout ce que nous pensons est de la chimie, que tout ce que nous pensons est de l’énergie. Nous pouvons accueillir cette option non pas comme une option didactique, philosophique ou dogmatique, mais simplement comme une conscience peut-être nouvelle, curieuse, non accrochée à des paradigmes, ni culturels, ni idéologiques, ni religieux mais simplement peut-être un nouveau regard que nous devons porter sur qui nous sommes. Réaliser que dans nos souvenirs de cellules non seulement il y a du vivant mais il y a de l’énergie. Vous imaginez qu’on s’endort et que ça marche tout seul, ça vit ! Et c’est le sujet d’une juste et ample curiosité.

Père Philippe DAUTAIS : Je pourrais reprendre dans la résonance le fait que ce n’est pas pour rien que cette rencontre s’appelle l’appel du vivant et je crois que c’est le grand cri. Dans les épitres de Paul dans la Bible, il est dit que dans la nature toute entière, le cosmos tout entier est dans les douleurs de l’enfantement. Le vivant est en souffrance, le cosmos est dans les douleurs de l’enfantement, en attente de la révélation des fils de Dieu que nous sommes. Le cosmos est en souffrance que l’être humain ne se réveille pas. Nous devons rapidement nous réveiller d’un point de vue spirituel, c'est-à-dire entrer dans la conscience que nous ne sommes pas que des êtres matériels. Nous ne sommes pas là que pour ce monde, nous ne sommes pas là pour gagner notre vie, pour en baver, pour être confronté à des épreuves. Cela n’est pas notre vocation et tant mieux parce qu’autrement ça n’en finirait jamais.

Nous sommes là pour être vivant. Ce qui veut déjà dire accueillir la vie, accueillir les informations de la vie et être là en observateur qui peu à peu va accueillir et transformer. Comment peut-on aller vers une élévation intérieure, une élévation grâce à cette capacité que nous avons de conscience. La conscience est faite pour l’élévation, donc si on va vers les bas-fonds, il ne s’agit pas d’y aller les yeux fermés, il s’agit de descendre en conscience dans les bas-fonds. Les bas-fonds ne doivent pas nous faire peur, ou en tout cas les zones obscures ne doivent pas nous faire peur, c’est une invitation à y mettre de la conscience. Donc quand arrive une épreuve, quelque chose de dramatique, au lieu de s’enfermer dans une bulle émotionnelle, il s’agit au contraire d’ouvrir la conscience et de descendre à l’intérieur pour se demander « Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que ça vient me dire ? » Nous sommes là dans une articulation entre trois dimensions. Il y a soi-même, revenir en soi-même, il y a plus grand que soi en soi-même parce que je ne suis pas à l’origine de ma propre vie. Ce n’est pas moi qui ai décidé de vivre, ce n’est pas moi qui suis à l’origine de ma vie, il y a plus grand. Je crois qu’il est important de rappeler la dimension de la transcendance, c’est dire il y a plus grand alors ce plus grand est à découvrir de l’intérieur. Et puis il y a l’autre. Il y a soi, plus grand que soi et il y a l’autre. Là nous sommes dans une respiration et c’est ça que nous avons à faire vivre, et si nous faisons vivre cela correctement la nature ne souffrira plus. La nature souffre de ce qu’elle nous envoie des messages que nous ne recevons pas, elle nous envoie des signaux que nous n’entendons pas. Je crois qu’aujourd’hui c’est l’urgence de se réveiller vraiment. Mon ami Edgar Morin vient, à 102 ans, d’écrire un dernier livre « Réveillez-vous ! » Je suis complètement d’accord, au lieu d’être dans une perspective existentielle, il s’agit maintenant de se mettre dans une perspective verticale, d’être dans une dignité humaine, c'est-à-dire dans une dignité qui soit à hauteur de conscience.

Philippe DEMAISON : Avant de monter sur la scène, j’ai retenu la leçon des Kogis, j’ai demandé à mon épouse ce qu’elle en pensait. Nous avons pris la décision avec le féminin d’abord. Qu’est-ce que j’en pense ? Je pense que nous sommes dans le royaume du roi pêcheur. Vous connaissez le mythe arthurien. Parsifal arrive chez le roi pêcheur. Dans son royaume tout s’écroule, les arbres ne portent plus de fruit, l’eau ne coule plus, la terre est gâtée, c’est un temps de désolation. Ce roi est entouré de médecins, de philosophes, de conseillers et rien ne sort. La terre demeure dans le même état. Les âmes aussi sont affectées.  Arrive un chevalier qui traverse la cour sans s’occuper de personne. Il s’agit de Parsifal qui arrive devant le roi et ne dit qu’une seule phrase « Où est le Graal ? » C'est-à-dire le centre, la seule chose qui intéresse véritablement la transformation. Qui guide la transformation ? L’esprit, mais l’esprit ne nous appartient pas. Mon grand-père spirituel disait « Faites très attention, il y a une grande différence entre être possédé par les choses de l’esprit subtil parce que c’est un monde rempli de mille choses et être habité par l’esprit ». L’esprit c’est lui, c’est le divin. La seule chose qui peut aider le cosmos, qui peut aider le minéral, le végétal, l’animal, à refleurir, c’est le centre parce que nous ne sommes pas nous, nous sommes d’abord lui. Il ne faut pas inverser les rôles, nous voyons les choses à travers la perspective de la création. Nous sommes sur la circonférence, donc nous regardons la situation depuis la circonférence. Il y a Dieu et nous sommes dedans, pas à l’extérieur. Toutes les questions que nous nous posons viennent de notre âme avide d’elle-même. Attention au psychique, attention à notre âme avide d’elle-même. Elle peut aussi créer beaucoup de voiles. Les soufis disent « Il ne peut pas y avoir toi et lui. » C’est radical mais c’est ainsi. J’étais dans un rassemblement la semaine dernière, il y avait une enseignante soufie, turque. On lui a demandé « Comment faire pour s’aimer, pour arriver à aimer les autres », grand discours que nous entretenons tous. Elle a peut-être un peu choqué mais les soufies sont un peu comme ça. Elle a dit « Si tu t’aimes toi-même, tu ne peux pas aimer les autres parce que tu aimes ton ego et tu aimeras toujours les autres à travers ton ego, c'est-à-dire que tu aimeras ce que tu as envie de voir chez eux, ce qui te ressemble, pas ce qu’ils sont. Aimer les autres, c’est trouver le commun qu’il y a entre toi et moi. Le commun entre toi et moi, ce n’est pas moi et ce n’est pas toi, nous sommes différents. Le commun, c’est lui, c’est l’origine. Si nous voulons dialoguer en amour, si nous voulons nous renouveler, passons par lui. C’est en tout cas ce que disent les soufis, mais cet effort de se retourner vers lui « Où est le Graal ? » nous demande d’abandonner notre regard narcissique même s’il veut être bienveillant. Ne parlons pas des malfaisants. Quand Parsifal a dit « Où est le Graal ? » sans attendre la réponse, l’eau a coulé, le végétal s’est remis à fleurir et le roi qui était malade a guéri.

 

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Temps d’échange :

Quand on parle du vivant, on ne peut pas s’empêcher de parler de la mort, et quand on s’intéresse à la mort, on voit qu’en 2023, il y a plein de choses qui se passent sur internet. Des gens du monde entier relatent des témoignages de gens qui ont frôlé la mort. Ce phénomène s’appelle les OMI, les expériences de mort imminente. Il y a des milliers de témoignages qui intéressent la science, en particulier grâce aux preuves qui sont apportées. Des gens qui ont eu une chirurgie très lourde, à cœur ouvert, expliquent, relatent ce qui s’est passé et dit dans la pièce. Je parle de choses factuelles. La science s’y intéresse et j’aimerais savoir quel regard vous portez là-dessus ?

Père Philippe DAUTAIS : Il est salutaire qu’aujourd’hui, dans une société où nous pensions la mort comme la fin de la vie et de la partie, il y ait des preuves scientifiques sur le fait qu’il y a quelque chose qui se passe en dehors de l’être humain en capacité d’avoir un cerveau qui fonctionne. C’est magnifique et nous ne pouvons que saluer le fait qu’il y ait une prise en considération qu’au-delà du corps, la vie continue. On s’était arrêté là. Maintenant il faut aller un peu plus loin. Une fois que l’on a dit ça, il faut prendre soin de ce qui ne va pas mourir. Nous prenons soin du corps en le nourrissant, le chauffant, l’habillant, mais que faisons-nous de ce qui ne meure pas ? Les traditions spirituelles prennent soin de ce qui ne meure pas. Le futur du corps c’est la mort, mais au-delà de ce futur il y a quand même quelque chose qui va se poursuivre, et pour éviter des conséquences fâcheuses par la suite, il vaudrait mieux prendre en considérations ce qui ne va pas mourir. Alors qu’est-ce qui continue et comment prendre soin de ce qui ne va pas mourir ? Nous sommes pleinement dans le registre de la spiritualité avec des révélations qui nous viennent de l’au-delà et nous donnent le mode pédagogique pour prendre soin de soi et nous placer dans une perspective au-delà de la mort. La spiritualité nous invite aujourd’hui à découvrir que nous sommes beaucoup plus que de la matière, plus que de la réalité existentielle, et que nous avons une vocation profonde mais ça passera par tout un chemin d’unité intérieure. Il ne s’agit pas de se perdre en cours de route, il s’agit d’atteindre une cohérence personnelle, une intégrité personnelle. C’est cela que soulignent toutes les spiritualités. Si nous ne faisons pas un avec la vie, nous ne sommes pas un en nous, réconciliés avec nous-même. Nous connaîtrons les conséquences de tout ce que nous n’aurons pas voulu traiter. Vous savez, j’interviens dans les milieux médicaux, dans l’accompagnement en fin de vie, dans l’accompagnement des équipes soignantes et je vois comment, à la fin, la situation se dégrade parce qu’on croit que les blessures, les mémoires ont disparu. En fait, elles n’ont pas du tout disparu, on les retrouve de l’autre côté. J’ai appris qu’il valait mieux traiter ici et maintenant toutes les problématiques, tout ce qui fait tension. Nous avons à assumer notre propre existence pour en faire une unité, une cohérence interne, c’est ça le grand message.

 

Françoise NALLET : Je rejoins tout à fait le Père Philippe, c'est-à-dire que l’expérience du programme, c’est évidemment d’être lucide sur ce point mais je dirais aussi que ce qui est beau derrière ça, c’est l’espoir. Car derrière cette chute du corps physique, cette perte de la matière, il y a l’esprit et le Grand Esprit qui va nous accueillir sur différents canaux selon notre évolution pour transcender des plans qui n’ont pas été véritablement corrigés sur terre. L’astral. En tout cas de par l’expérience que je peux avoir des connexions avec les défunts et avec les plans. L’astral s’intéresse à ce qui est intéressant, c'est-à-dire à ce qui est très haut en vibration.  L’astral ne va pas se préoccuper de savoir si vous n’avez pas été sympa avec votre collègue de travail, il faudra revenir le bosser sur terre une autre fois. L’idée pour nous, en tout cas dans notre grande petitesse, c’est d’avoir conscience que le corps est là mais qu’ensuite quelque chose de plus grand nous attend. Nous allons revenir à la maison, une autre maison, pas celle que nous avons construite physiquement ici mais un autre espace beaucoup plus grand, plus ample que nous connaissons déjà. Il s’agit de notre propre source que nous n’avons pas oubliée. Nous avons en nous cette pureté, que nous côtoyons parfois, que nous recherchons toujours et espérons souvent. C’est aussi ça le développement de la foi, ça continue dans le bon sens des choses, dans le sens de l’évolution. Il n’y a pas de père fouettard qui va nous punir. Par contre, on va apprendre à comprendre les choses qui n’ont pu être atteintes sur le plan spirituel. Pour les petits canaux que nous sommes, des petits médiums, parce que nous n’avons qu’une expérience très humble, seront là pour vous aider sur les chemins divers et variés, dans des échanges, etc. Le but de tout ça est de grandir, on quitte le corps et on grandit. C’est un formidable message d’espoir, de continuité d’œuvre de réparation, donc cela ne s’arrête pas. Le travail commence dès la naissance dans cette vie et ne s’arrête pas y compris dans notre dernier souffle.

 

Par rapport à ce que vous venez de dire sur l’accompagnement des soins palliatifs et le fait de nous soigner tout au long de notre vie, vous venez d’évoquer le « ici et maintenant », la quête existentielle et le fait de se guérir afin de pouvoir mourir conscient. Avez-vous fait l’expérience de voir des gens morts conscients comme William Black, par exemple. Il était dans son lit, il s’est assis et a dit « Enfin je vais savoir ».

Père Philippe DAUTAIS : Effectivement, ce qui est important, c’est de vivre et de partir réconcilié avec soi-même. Ça ne veut pas dire que tout a été réglé, mais au moins être dans une intégrité. J’ai deux exemples connus. Edgar Morin, 102 ans, il n’est pas mort mais il est réconcilié avec lui-même. Et une autre personne avec laquelle j’ai travaillé pendant 40 ans, Annick de Souzenelle. Agée de 101 ans, elle est dans une acceptation totale de ce qui est. Elle est en paix avec elle-même et comme elle est en paix avec elle-même, ça s’ouvre, donc elle reçoit plein d’informations. Il y a quelque chose qui est déjà ouvert. Je suis d’accord pour dire qu’il n’y aura pas de père fouettard, c’est l’amour qui nous attend. L’amour n’empêche pas qu’on soit avec nos résistances, mais soyons en paix avec nous-mêmes.

 

Frédéric LA COMBE : Juste un mot parce que sur cette question, je sais qu’il y a des études comparatives entre des expériences de mort imminentes et la science contemplative bouddhiste, particulièrement dans la tradition tibétaine, qui a beaucoup développé cet aspect à travers la notion des états intermédiaires. Les recherches universitaires ont fait des comparaisons très probantes sachant qu’il y a un élément important pour mieux comprendre les phénomènes qui peuvent apparaître au moment de l’agonie, puis de la mort clinique et des expériences post mortem, c’est qu’il y a toujours deux couches. Une couche avec une dimension universelle dans les expériences en question et une couche qui vient des mémoires culturelles et du rendu de l’expression de ce qui a été vécu. La couche culturelle peut bien sût être très différente. Le Grand Esprit, le Grand Condor, il y a des tas de représentations où Dieu, les anges sont des mots conditionnés par l’imaginaire culturel qui essaie de communiquer ce qui a été vécu. Ce qui a été vécu est du domaine de l’expérience universelle. Au moment de la mort, selon l’enseignement du Bouddha, il n’y a que le dharma, c'est-à-dire la pratique spirituelle, qui est utile. Ce ne sont ni nos amis, ni notre argent, ni notre pouvoir, ni quoi que ce soit qui va nous aider. La seule chose qui va nous aider, ce sera ce que nous aurons fait dans notre vie.

Je revis la table ronde

Compte-rendu réalisé par Laurence Crespel

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