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L’avenir est-il redoutable ?

Compte rendu de la Rencontre du CERA du vendredi 1er février 2008

 

A l’heure où la planète se mobilise pour le développement durable, Jean de Kervasdoué signe un pamphlet « pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires ».

 

Présentation de Jean de KERVASDOUÉ

– Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers
– Ancien chargé de recherche à l’Ecole Polytechnique
– Auteur notamment des « Prêcheurs de l’Apocalypse – Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires » (PLON)

 

Jean de KERVASDOUÉ

Doit-on craindre l’avenir ?

Oui, sans doute, mais pas comme nous l’entendons le plus souvent.

L’espérance de vie augmente (augmentation de 3 mois en moyenne par an pendant ces dernières années). Ce qui signifie logiquement que nous vivons dans un environnement favorable.

– En 1800, l’espérance de vie était de 35 ans,
– En 1845, de 41 ans,
– En 1900, de 50 ans,
– En 1945, année de création de la Sécurité Sociale, de 60 ans,
– En 2006, de 80 ans

En 1971, nous avons cru atteindre un plateau. En réalité, nous avons gagné 9 ans d’espérance de vie depuis cette date.  (La moyenne était de 12 mois il y a 30 ans, elle est de 9 mois aujourd’hui, alors que nous avons gagné 9 ans). Par ailleurs sommes devenus moins dépendants.

Toutefois, « la vie étant une maladie sexuellement transmissible et obligatoirement mortelle », nous pouvons progresser dans l’allongement de la durée de vie jusqu’à ce que nous atteignions un seuil.

Le problème que nous rencontrons actuellement est en rapport avec la génération du baby boom. Cette génération commence à atteindre l’âge de la retraite, avec pour conséquence une hausse considérable des montants que les actifs devront payer.

 

La santé n’est pas la médecine et la médecine n’est pas la santé

Avant 1930 et la découverte des sulfamides, l’impact de la médecine sur la santé était nul. Aujourd’hui, en France, il est évalué à 20%, or 50 milliards d’€ sont dépensés chaque année pour la santé ! Depuis 15 ans, l’évolution de l’espérance de vie et des dépenses de santé n’ont rien à voir. Plus on augmente les dépenses, moins l’espérance de vie augmente. Autrement dit, il apparaît que ce sont ceux qui dépensent le moins en produits thérapeutiques qui vivent le plus longtemps. On a d’autre part constaté que plus les soins coûtaient cher, plus les patients s’en trouvaient rassurés car la médecine n’est ni un bien ni un service, mais une réputation. Cf. la croyance populaire qui veut que les médecins chers soient les meilleurs !

 

Pourquoi l’espérance de vie a-t-elle augmenté au XIX° siècle ?

Parce que l’on a commencé à utiliser des toxiques dont l’eau de Javel qui a amélioré la qualité de l’eau et assaini les égouts.

L’avènement du réfrigérateur a augmenté l’espérance de vie en réduisant les cancers gastriques.

Dans les années 50, il n’y avait pas ou peu de chauffage dans les écoles. C’était peut-être très écologique mais il était plus difficile d’écrire avec des engelures et de se concentrer.

En 1960, 26% des dépenses des ménages étaient consacrées à l’alimentation. Aujourd’hui, celle-ci ne représente plus que 16% des dépenses, et s’avère de façon générale beaucoup plus diversifiée.

 

Bienheureux les riches !

Les pays en voie de développement meurent de leur environnement. 5000 enfants meurent chaque jour suite à la consommation d’eau contaminée tirée des puits, du manque de ventilation dans les maisons enfumées par le charbon,…

Les pays occidentaux meurent d’eux-mêmes : tabac, alcools, obésité,…

L’espérance de vie a chuté en Côte d’Ivoire de 10 ans depuis le début de la guerre.

En 2003 en France, la canicule a eu pour conséquence une stagnation de la durée d’espérance de vie. Par contre en 2004, la croissance de cette même espérance a été de 11 mois.

L’important, ce n’est pas les pourcentages mais la valeur absolue. Nous devons nous méfier des probabilités assenées à longueur de journée. Il convient également de prendre des précautions quant à la lecture de certaines études. Dans les facteurs de risques, il y a des études sérieuses et des devinettes. Par exemple, certains décès consécutifs à un cancer des poumons apparaissent chez des patients non fumeurs. Autre exemple : on considère que tous les accidents de la route sont évitables. Mais jusqu’où l’Etat peut-il interdire toutes sortes de choses aux citoyens ? Presque tous les chiffres concernant les morts statistiques sont faux.

Il suffit pour s’en rendre compte de pratiquer l’expérience suivante : lorsque vous rentrerez chez vous, saisissez-vous d’un petit pois dont le poids est d’environ 1 gramme. Faites-le tomber sur votre pied 1000 fois. Ce qui revient à se faire tomber sur le pied un poids d’1 kg. Vous constaterez que la douleur n’est pas la même et nous permet d’affirmer que tous les calculs statistiques sont faux.

L’essentiel de toutes les études est réalisé selon le principe de la linéarité sans seuil. La radioactivité, rien de plus naturel. La lumière, idem. Pourtant, on pourrait tous mourir d’un rayon laser. Le problème, c’est une question de dose, pas de substance. Pour exemple, le Professeur Belpomme a affirmé que les cancers de la prostate avaient considérablement augmenté en raison d’utilisation de pesticides dans le traitement des bananes, alors que l’espérance de vie a augmenté aux Antilles à la même époque. L’Académie de médecine très prudente, ne soutient pas ces propos.

 

La question du nucléaire : L’accident de Tchernobyl a eu relativement peu d’impact sur les cancers. On a beaucoup augmenté les chiffres. En réalité, selon l’OMS, seule une soixantaine de personnes ont péri des suites immédiates de la catastrophe (ce qui équivaut environ au nombre de décès par accidents de la route aux termes d’un week-end de Pentecôte), 4 000 mourront de cancers consécutifs, alors que  des chiffres de 25 000 morts et plus de 200 000 invalides ont été avancés par d’autres sources. (Cf. ems Tchernobyl sur Internet). Les irradiations sont bien sûr dangereuses mais c’est ici encore une question de dosage.

 

 « Ce qui tombe sous le sens rebondit ailleurs ». (Prévert)

On peut interpréter cette formule comme « ce que l’on évite quelque part se déroule ailleurs ». En Europe par exemple, plus on est propre, plus on est touché par des maladies auto-immunes comme l’asthme, l’eczéma, psoriasis,… Quand le corps ne se défend pas contre des agents extérieurs, il s’attaque à lui-même.

A noter, le manque d’aération des maisons de plus en plus confinées, à l’intérieur desquelles se propagent acariens et allergies.

Autre « mal du siècle » : les enfants, pour des raisons de sécurité, ne vont plus à pied à l’école, moyennant quoi, ils deviennent obèses !

Pour économiser de l’énergie, on évite de labourer les champs, ce qui implique le recours à des herbicides pour planter au printemps !

Mais en réalité, la question vraiment importante est la suivante : comment va-t-on nourrir les milliards d’hommes qui vont naître dans les années à venir ?

 

Il y a confusion entre les risques

En 1968, quatre habitants de Long Island (USA), s’aperçoivent que dans leur région, le DTT (Dichlorodiphényltrichloroéthane) fragilise les coquilles d’œufs de faucons sauvages. Ils intentent un procès qui aboutit à l’interdiction d’utilisation de ce produit. Or ce produit avait permis de diminuer de façon considérable le nombre de cas de malaria au Bangladesh. Son interdiction a eu pour conséquence une reprise immédiate de la maladie dans ce pays et du nombre de morts en résultant. C’est dans ces circonstances que nous nous apercevons que nos inquiétudes de populations riches peuvent s’avérer mortelles pour les pays pauvres.

Nous craignons les centrales nucléaires sans nous préoccuper des dégâts causés par les mines de charbons qui tuent des centaines de personnes tous les ans, comme en Chine par exemple.

Les écologistes réclament des éoliennes qui concourent d’une certaine manière à éviter l’effet de serre dans la mesure où elles fonctionnent grâce au vent, environ 100 jours/an. Mais le reste du temps, ce sont des centrales thermiques qui prennent le relais. On peut donc en conclure que les éoliennes participent à l’effet de serre indirectement.

 

La vraie question reste celle-ci : comment va-t-on nourrir les milliards d’hommes qui vont nous succéder ?

Soit on augmente la surface cultivée, soit on augmente la productivité.

Les forêts tropicales sont l’essentiel des surfaces sur lesquelles on pourrait éventuellement se déployer, or nous savons qu’elles sont indispensables à notre survie. Nous devons protéger la biodiversité, et donc augmenter la productivité. Ce qui signifie augmenter la productivité par l’augmentation de la production des OGM.

 

OGM – obscurantisme et principe de précaution

Aujourd’hui, toutes les plantes cultivées sont génétiquement modifiées. Toute l’agronomie a utilisé ce principe d’utilisation des gènes. Un OGM, c’est une substance naturelle que l’on a trouvé dans une plante et dont on s’est dit qu’il serait intéressant de la marier avec une autre plante. Son utilisation permet d’éviter celle des pesticides.

La Communauté européenne a dépensé 370 millions d’€ pour démontrer la toxicité des OGM – sans y parvenir.

Des expériences fort intéressantes comme celles menées par l’INRA pour étudier les effets et interactions possibles ont été anéanties par des écologistes comme José BOVE. Dans ces conditions, on ne sera jamais en mesure de démontrer que les OGM ont – ou n’ont pas – de conséquences néfastes.

107 millions d’hectares d’OGM sont aujourd’hui plantés dans le monde. Et il n’est apparemment rien arrivé aux populations qui les consomment. Les USA, le Canada, la Chine, les utilisent. On ne va pas tarder à les consommer en les important sans pouvoir les produire puisque la France politique en interdit la culture. Dans la mesure où elle refuse les OGM, la France ne disposera d’aucune industrie dans ce domaine, et sera donc évincée sur le plan mondial des questions touchant ce sujet.

 

Le principe de précaution est inapplicable

Pour prendre des précautions, il faut savoir, vouloir et pouvoir !

Pour exemple, dans l’affaire du sang contaminé, on s’est trompé sur le principe de séropositivité.

Concernant l’été 2002, la Direction Générale de la Santé a demandé à tous les spécialistes ce qui pouvait être dangereux pour la santé. Pas un n’a pensé aux effets de la canicule.

Autre exemple, le laboratoire de Marie Curie s’est arrêté de fonctionner en 1927. Une école a été bâtie à cet emplacement. Un jour, on s’est aperçu que de nombreux enfants étaient irradiés (uranium).

C’est l’opinion qui énumère les principes de précaution. Mais l’on sait bien qu’il est absolument impossible de tout prévoir.

D’autre part, le principe de précaution et la judiciarisation limitent toujours plus ce que l’on peut entreprendre.

 

Au sujet de ce que nous mangeons…

Ce qui compte, c’est l’alimentation et non les aliments. Autrement dit ce n’est pas ce qui constitue un repas qui est intéressant mais ce que nous mangeons dans un mois, un an, une vie, compte-tenu de notre mode de vie. On peut consommer des aliments sains en ayant une alimentation incorrecte. Les femmes ont la réputation en France de bien se nourrir. Ce qui n’est pas le cas des hommes qui ne consomment pas suffisamment de fruits et légumes.

On trouve des traces de produits chimiques partout. Si c’est au picogramme (unité de mesure de masse valant 10−12 gramme), ça n’a aucune importance. La formule de Paracelse « seule la dose fait le poison » prend ici tout son sens. Il convient donc de faire intervenir son bon sens.

Il a été démontré que la nourriture bio était plus chère que l’alimentation dite classique, qu’elle contenait des parasites, et il n’a pas été démontré qu’elle était meilleure pour la santé.

 

Pour en revenir à la question des choix que nous devons faire pour l’avenir de la planète, nous vivons dans un monde fragile. Et il est impossible de dire aux Chinois ou aux Indous qu’ils ne possèderont jamais toutes les machines dont nous disposons.

Entre parenthèses, parmi ces multiples appareils, les climatiseurs nous réservent des surprises. Tous les parasites qui y vivent vont se développer de plus en plus.

Nous sommes dans un pays de cocagne sans nous en rendre tout à fait compte.

Pour que les Américains ne produisent pas plus de CO2 que la planète ne peut en absorber, (contribuant à l’effet de serre), il faudrait qu’ils divisent leur production de CO2 par 11(pour les Européens, il leur faudrait diviser par 4). C’est un défi qui semble difficile…

Monsieur Mital, en homme d’affaires avisé, achète aujourd’hui des mines de charbon…

Modifier les modes de construction, de consommation, réduire les coûts énergétiques est possible mais prendrait plus d’un siècle. Est-on disposé à essayer ?

La mort silencieuse des inutiles.

Un milliard d’hommes meurent de faim chaque année. Deux milliards ne mangent pas à leur faim. Au Zimbaboué, en Sierra Léone,… l’espérance de vie est la même que celle de nos contrées sous l’époque romaine…

 

Au sujet de l’information : on peut être informé sans apprendre

La croyance occidentale révèle que les produits dangereux doivent être conservés s’ils sont suffisamment utiles. Mais comment être informé des risques ?

La révolution Internet qui offre des côtés formidables présente également des dangers : l’internaute consomme l’information sans qu’il y ait confrontation, et donc débat. De nombreuses données fausses circulent sans que l’on puise les discerner.

Le temps très bref des informations dispensées par la télévision informe le téléspectateur mais ne l’instruit pas.

 

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Extraits des questions-réponses :

Que pensez-vous du développement durable ?

La terre se réchauffe en partie à cause de l’homme mais également pour des raisons que nous ignorons, à rapprocher des ères géologiques successives. D’ailleurs, certains craignent plutôt un refroidissement avec une possible disparition du Golf Stream. Tout ceci n’est qu’hypothèses hasardeuses.

Mais de toute évidence, il faudra que l’on se déshabitue des énergies fossiles et trouver d’autres ressources que le pétrole et le charbon. Malheureusement, les Chinois s’équipent actuellement pour utiliser le charbon.

Il convient d’étudier les rapports de force entre le Brésil, l’Inde, la Chine et la Russie pour comprendre les enjeux véritables.

 

Que sont les produits bio ?

Ce sont des denrées qui respectent un certain nombre de points d’un cahier des charges mais tout cela n’est pas forcément très objectif. Par exemple, le cuivre autorisé dans la culture de la vigne présente certains inconvénients.

Par ailleurs, si l’on fait 10 km en voiture pour aller acheter des produits bio au lieu d’aller au supermarché à pied, est-on écologique ?

Il y a des croyances comme quoi l’alimentation bio est bonne pour la santé. Par conséquent, un marché existe. Mais la question n’est pas là. L’espérance de vie augmente parce que l’alimentation est de manière générale mieux conservée, plus diversifiée, moins chère proportionnellement que dans les années passées. Ce n’est pas le fait des produits bio.

Si nous sommes ici à notre âge, c’est parce que l’homme s’est battu contre la nature, alors arrêtons de faire de l’écologie primaire !

 

Que pensez-vous des médecines douces ?

Certaines sont curieuses comme l’homéopathie qui affirme que l’on peut soigner quelque chose par son contraire. L’effet placebo marche lui vraiment. C’est l’effet qui joue ici.

 

Ce dont je voudrais plutôt vous parler, c’est de la prévention en matière de santé. La chose la plus importante à savoir, c’est que la meilleure explication de l’espérance de vie vient de la mère et de l’éducation qu’elle donne, qui rime avec une certaine philosophie de la vie. L’essentiel se passe dans les 10 premières années de vie. Il existe une corrélation évidente entre l’éducation des enfants et l’espérance de vie.

Les  « riches » pensent qu’il existe un lien entre comportements et santé. Les « pauvres » ne le savent pas. C’est pour cette raison que la prévention passe par l’information et l’éducation. Toutefois, le problème d’une partie de la prévention est qu’elle est liberticide. Jusqu’où l’Etat peut me contraindre à ne pas fumer, ne pas boire,… Les discours très généreux sur la prévention n’atteignent pas leur objectif car on veut être libre tout en contraignant l’autre. Dans certains cas,

les obligations sont nécessaires.

Un autre indice compte pour beaucoup dans l’espérance de vie des hommes et des femmes. Il s’agit de la question de l’intégration. On a observé par exemple que l’espérance de vie des femmes en activité professionnelle était supérieure en moyenne de 18 mois à celle des femmes sans activité professionnelle.

 

Les centrales nucléaires participent-elles à l’effet de serre ?

On en revient au problème des éoliennes. Il faudrait 25 000 éoliennes pour fabriquer l’équivalent de la production d’une centrale nucléaire. Or celles-ci engendrent d’autres formes de pollution, sur le plan esthétique notamment.

Il y a d’autre part la question du traitement des déchets nucléaires. Il est vrai que c’est un problème mais tout est dangereux. Alors la vraie question est de savoir ce qui est le plus dangereux. On peut ici encore en référer aux mines de charbon chinoises dans lesquelles des gens meurent régulièrement.

 

Que penser du tri des déchets ménagers ?

Les incinérateurs produisent 200 gr de dioxine par an,  donc, aucun problème !

 

Vous dites que nous gagnons en moyenne 3 mois d’espérance de vie par an. Quand s’arrêtera-t-on ?

On ne sait pas. Il faut actuellement 40 ans pour gagner 10 ans. Nous allons peut-être continuer pendant 30 ou 40 ans.

 

Il existe des thèses alarmistes liées au fait de vouloir maîtriser la nature. Il vaudrait mieux dire l’utiliser. Le problème ne réside-t-il pas plutôt dans la nécessité de nous maîtriser nous, les hommes, de nous raisonner par rapport à la nature ?

Nous avons besoin d’investir dans l’écologie urbaine et industrielle. Il faudrait créer des écoles pour ça. Nous devons penser en systèmes et non en détails. (Je pense aux toilettes sèches de José BOVE qui consomment 300 gr de sciures de bois par personne et par jour. Si tout le monde s’y mettait, imaginez les problèmes d’acheminement de sciures nécessaires pour toute une population !) Lorsque l’on passe de l’individu au système, tout varie.

 

Notre niveau de dépenses de santé est-il trop élevé en France ?

Oui, absolument. Et il est profondément injuste de faire payer notre déficit à nos enfants. Ces dépenses sont élevées parce que l’on hospitalise beaucoup, que l’on prescrit trop de médicaments, et que l’on dispose de nombreux médecins mais d’un nombre insuffisant d’infirmières.

On me pose parfois la question de savoir s’il faut soigner les personnes atteintes de maladies rares. Je réponds oui, bien sûr, car nombreux sont les gens qui ont des maladies rares. C’est une question éthique.

 

L’information scientifique est insuffisante en France, et même exécrable, sur le plan qualitatif et quantitatif. Notre élite dispose d’une formation juridique – or le droit est une société rêvée. La pensée dominante en France est juridique et mécanique, et non systémique. Nous allons devoir affronter des problèmes tels que le déficit public, le problème des retraites, de la Sécurité Sociale,…

Les entreprises sont l’avenir du pays. Il faudrait donc leur donner des moyens, ce que l’on ne fait pas suffisamment. Nous verrons ce que la nouvelle génération fera. Un des objectifs de la Révolution était de supprimer le pouvoir des corporations, or la France souffre actuellement cruellement de son corporatisme.

La manière dont les sciences sont enseignées dans notre pays est ennuyeuse. C’est un problème.

Aujourd’hui, nous revenons à un discours d’ordre religieux à propos des questions qui nous occupent. Nous nous égarons ! La grande révolution de la Renaissance (à laquelle Descartes a participé) était de dire que tout n’était pas religieux. Aujourd’hui, nous régressons, notamment dans les pays islamiques.

 

Quels sont les motifs d’espérer ?

Il y en a heureusement. En France, je citerai d’abord la croissance de la natalité qui est le meilleur signe d’espoir. Les relations hommes / femmes civilisés. La violence relative. Le niveau intellectuel de qualité : de nombreux étudiants étrangers du monde entier sont ravis de venir étudier dans notre pays. Et enfin comme je le disais tout à l’heure, nous avons l’immense chance d’habiter un pays de cocagne.

 

Compte-rendu réalisé par Laurence CRESPEL TAUDIERE
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