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Quel avenir pour la grande Vendée ? Prolongeons ici le débat !

L’avenir de la Grande Vendée, Historien, patrons et artiste réunis le 5 décembre 2016 à Mauleon

L’avenir de la Grande Vendée, ce territoire informel qui mord notamment sur le Bocage bressuirais et le Choletais, sera au cœur d’un colloque proposé lundi prochain, à Mauléon (Deux-Sèvres). Pdg de Système U, Serge Papin plaide pour une cohésion autour de ce bassin de vie, chargé d’Histoire.papin-courrier DE LOUEST

En quoi la notion de Grande Vendée est-elle opportune, aujourd’hui, à vos yeux ?

Serge Papin : « En observant l’évolution de la structuration de la société française, en matière d’urbanisation, on constate que l’empreinte rurale du pays s’estompe petit à petit. Ce qui fédère, ce ne sont plus les régions ou les départements, mais plutôt les grandes métropoles. Les territoires qui n’en ont pas peuvent s’en sortir avec le tourisme. Mais si cette dimension est absente, la population y est en recul. La chance de la Vendée est précisément d’avoir une cohérence départementale. L’absence d’une grande ville est finalement une opportunité qui permet d’avoir un développement plus global, qui peut dépasser les frontières administratives. Le Bocage vendéen, au fond, englobe le Choletais et une partie des Deux-Sèvres. »

Les liens historiques trouvent-ils encore une traduction concrète, de nos jours ?

« La mentalité d’un Bressuirais est proche de celle d’un habitant de La Châtaigneraie qui, lui, se retrouvera moins dans celle d’une personne de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il y aurait intérêt à rapprocher concrètement ces différents territoires et à faire émerger la Grande Vendée. Il faudrait que des élus, des chefs d’entreprise, prennent le leadership de cette démarche pour s’affranchir des frontières administratives. Demain, nous serons en compétition contre Barcelone, Cologne ou d’autres… Ce sont des pôles, que nous n’avons pas ici. On aurait intérêt à rendre cohérent cet ensemble de 700 000 habitants. »

L’esprit vendéen est souvent évoqué, comme gage de succès. Comment le définiriez-vous ?

« Il se traduit par une identité forte et par des habitants qui ont cette volonté de maîtriser leur destin. On compte sur nous, pas sur les autres. C’est dans l’inconscient collectif. Les racines de cet état d’esprit remontent à l’époque post-révolutionnaire, durant laquelle la Vendée a été maltraitée par la République. Ces valeurs de solidarité viennent de là. »

Il est souvent question du miracle vendéen, au niveau économique. Celui-ci trouve un prolongement, notamment en Bocage bressuirais et dans le Choletais (NDLR : un taux de chômage d’environ 7,5 %). Comment l’analysez-vous ?

« L’explication réside dans le tissu d’entreprises, riche, et dans une main-d’œuvre de qualité. Il faut aussi noter l’implication des salariés. Le capital de Fleury-Michon, que je connais bien, est en partie détenu par des salariés. J’ai en mémoire l’action des salariés de l’entreprise Gautier, qui avaient fait grève pour obtenir la réintégration de leur patron, Dominique Soulard. On a un terreau, unesther-dubois-courrier état d’esprit intéressant, qu’il faut cultiver. Ce n’est pas du paternalisme, mais un pacte social non formalisé qui permet d’être compétitif. »

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Repères
Le colloque « Quel avenir pour la Grande Vendée » a eu lieu lundi 5 décembre, à 18 heures, salle de la Passerelle à Mauléon. En l’absence de Serge Papin, retenu par des obligations professionnelles mais qui est intervenu par l’intermédiaire d’une vidéo, la soirée a été marquée par les témoignages d’entrepreneurs tels qu’Aude Moreau et André Liebot. L’historien Reynald Sécher et Esther Dubois ont livré leur expertise. L’artiste Yannick Jaulin était également présent.

 

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